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Sans tambour mais avec trompettes

Paris
Salle Gaveau
12/02/2009 -  et 27 (Guyancourt), 29 (Bonneuil-sur-Marne) novembre 2009
Johann Christian Bach : Ouverture et danses d’«Amadis des Gaules»
Joseph Haydn : Concerto pour trompette
Wolfgang Amadeus Mozart : Sérénade n° 9 «Posthorn», K. 320

Gábor Boldoczki (trompette)
Orchestre national d’Ile-de-France, Reinhard Goebel (direction)


G. Boldoczki



«Feux d’artifice»: le titre de ce programme de l’Orchestre national d’Ile-de-France semblait annoncer Haendel, d’autant qu’il était confié au fondateur de Musica Antiqua de Cologne, Reinhard Goebel, devenu un habitué de la formation francilienne. Pas de Feux d’artifice royaux, cependant, mais un programme intégralement consacré à la période classique et faisant la part belle aux cuivres.


Souhaitant que les orchestres «modernes» se réapproprient un répertoire dont il a lui-même d’une certaine façon contribué à les exclure, le chef allemand s’attache désormais à promouvoir la musique des fils de Bach, cette fois-ci celle de Jean-Chrétien, le «Bach de Londres» et l’ami de Mozart. De fait, sa version d’Amadis des Gaules (1779), près d’un siècle après la tragédie lyrique de Lully et Quinault sur laquelle elle est fondée, n’a pas grand-chose à envier aux œuvres du prodige salzbourgeois à la même époque. L’ouverture évoque ainsi la Trente-deuxième symphonie, également tripartite et datant de la même année, tandis que suivent quelques danses de différent caractère, qui, avec leur belle écriture pour les bois, soutiennent sans peine la comparaison avec le ballet d’Idoménée.


Dans le Concerto pour trompette (1796), Gábor Boldoczki (né en 1976) fait honneur à son premier grand prix au Concours Maurice André (1997): précision des attaques, rondeur du legato, justesse, lyrisme dans l’Andante, virtuosité dans la cadence de l’Allegro initial mais aussi dans le bis, le Rondo final du Concerto (1803) que Hummel, comme Haydn, avait destiné à Anton Weidinger.


En première partie, flûte et hautbois avaient échangé leur place coutumière au sein de l’orchestre; pour la Neuvième sérénade «Cor de postillon» (1779) de Mozart, la disposition est encore plus originale, avec les bois entre les violoncelles et contrebasses, au premier plan sur la droite, flûtes et hautbois se levant pour jouer leurs parties concertantes dans l’Andante grazioso et l’Allegro ma non troppo. Arborant nœud papillon et ceinture rouges, Goebel déploie une direction hyperactive et démonstrative. Dynamique et rapide, sans pour autant précipiter le tempo, il n’applique pas de manière dogmatique les acquis «baroqueux»: en effectif de chambre (33 cordes), l’orchestre ne sonne pas étriqué pour autant et ne manque ni de solennité ni d’éclat. Avec lui, davantage que la complaisance dans le style galant – même le basculement en mineur de l’Andantino (qui sera bissé) n’est pas l’occasion de s’attendrir ou de s’attarder – le risque réside plutôt dans une certaine tendance à la raideur. Nullement intimidée par les exploits de son confrère hongrois dans Haydn, Nadine Schneider réalise un impeccable solo de corno di posta.


Le site de Gábor Boldoczki
Le site de Reinhard Goebel



Simon Corley

 

 

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