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Un spectacle nommé plaisir

Bruxelles
La Monnaie
10/20/2009 -  et 21, 23, 24, 25*, 27, 28, 30, 31 octobre et 3 novembre 2009
Igor Stravinsky : The Rake’s Progress
Mark Padmore*/Tom Randle (Tom Rakewell), Laura Claycomb*/Sally Matthews, Rosemary/Joshua (Ann Trulove), Dietrich Henschel*/William Shimell (Nick Shadow), Carole Wilson (Mother Goose), Tania Kross (Baba the Turk), Nathan Berg (Trulove), John Graham-Hall, Donal J. Byrne (Sellem), Jean Teitgen (Keeper of the Madhouse)
Chœurs de la Monnaie, Stephen Betteridge (chef des chœurs), Orchestre symphonique de la Monnaie, Lawrence Renes (direction)
Robert Lepage (mise en scène), David Lefkowich (reprise de la mise en scène), Carl Fillion (décors), François Barbeau (costumes), Etienne Boucher (éclairages), Boris Firquet (vidéo), Michael Keegan-Dolan (chorégraphie), Patricia Ruel (accessoires), Catherine Friedland (maquillages, perruques, coiffures)




La Monnaie refait son cinéma : Peter de Caluwe reprend le Rake’s Progress qui avait conclu en beauté le mandat de son prédécesseur en 2007. Ce spectacle plonge dans l’Amérique du Nord des années 50, celui que connut Stravinsky lors de la composition, et rend hommage, à sa manière, au septième art, en particulier au film noir. L’idée de base s’impose avec une désarmante évidence : Tom Rakewell est un paysan de l’Ouest partit à Hollywood rechercher gloire et fortune. Robert Lepage et sa compagnie Ex Machina, équivalent québécois de la Fura dels Baus, ne se limitent pas au minimum syndical et s’amusent avec le livret d’Auden et Kalman, pain bénit pour un metteur en scène un tant soit peu inspiré. Avec sa régie ludique et précise, Robert Lepage a saisi la gravité et le cynisme de ce chef d’œuvre éminemment actuel. Les bonnes idées jaillissent, les gags et les clins d’œil se suivent et ne se ressemblent pas, les tableaux se succèdent avec fluidité, bref, le récit s’écoule avec une logique imparable. Et pour une fois, la vidéo n’est pas un gadget.



(© Johan Jacobs)


Cast trié sur le volet et double pour les personnages principaux. Laura Claycomb remplace Sally Matthews pour raison de santé. Déjà applaudie il y a deux ans, son Ann Trulove sensible et touchante trouve en Mark Padmore un Tom fouillé et émouvant, en particulier dans l’asile d’aliénés. Autre prise de rôle tout aussi probante, celle de Dietrich Henschel, méconnaissable dans un Nick Shadow méphistophélique à souhait. Les habitués de la maison connaissent bien l’excellent et so british John-Graham Hall qui croque un Sellem digne d’un médiocre présentateur de divertissement. Et que dire de la désopilante Baba the Turk de Tania Kross ? Voyez avec quel sens du grotesque elle se lâche sans sacrifier la ligne vocale. Les Chœurs de la Monnaie ont souvent été salués en ces colonnes : ce Rake’s Progress d’anthologie les montre aussi bon chanteurs que comédiens, passant avec aisance de personnages aussi contrastés que les bourgeois et les fous. Première dans la fosse pour Lawrence Renes, emporté par le dynamisme sur scène : dans cette partition mozartienne de facture mais stravinskienne d’esprit, il mène ses troupe avec minutie, précision et transparence. Un soupçon d’alacrité et de tranchant supplémentaire n’aurait toutefois pas nui.


Grâce à un visuel magnifique, ce Rake’s Progress est de ceux dotés d’une identité forte : impossible de le confondre avec un autre et de l’oublier. Il illustre ce qui se fait de mieux dans ce théâtre, aussi faut-il s’y précipiter, même si un DVD (Opus Arte) permet de le découvrir... sur petit écran.



Sébastien Foucart

 

 

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