About us / Contact

The Classical Music Network

Lille

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Le retour de Dardanus dans sa patrie

Lille
Opéra
10/16/2009 -  et 18*, 20, 22, 24 octobre 2009, 5, 7 (Théâtre de Caen), 18, 20 (Opéra de Dijon) novembre 2009
Jean-Philippe Rameau : Dardanus
Anders J. Dahlin (Dardanus), Ingrid Perruche (Iphise), Trevor Scheunemann (Anténor), François Lis (Teucer), Andrew Foster-Williams (Isménor), Sonya Yoncheva (Vénus, Une Bergère), Marie-Bénédicte Souquet (Amour, Premier Songe, Un Plaisir), Dorothée Leclair (Première phrygienne), Julia Wischniewski (Deuxième phrygienne), Jean-Gabriel Saint-Martin (Un phrygien), Nicholas Mulroy, Nicholas Warden (Songe), Jérôme Andrieu, Jonas Chereau, Agnès Coutard, Adrien Dantou, Olivier Deronzier, Christine Jouve, Anne Laurent, Judith Perron (danseurs)
Le Concert d’Astrée, Emmanuelle Haïm (direction)
Claude Buchvald (mise en scène), Daniel Larrieu (chorégraphie), Alexandre de Dardel (décors), Corine Petitpierre (costumes), Joël Hourbeigt (lumières)


Opéra de Lille (© Frédéric Iovino)


Trois nouvelles productions (Eugène Onéguine, Carmen et ce Dardanus) pour quatre invitées (Le Médecin malgré lui, Medea de Dusapin, L’Infedeltà delusa et « Altre Stelle », spectacle musical avec Anna Caterina Antonacci) : malgré ce léger déséquilibre, l’Opéra de Lille reste un lieu de création. Loin de se cantonner au lyrique, il joue la carte de l’ouverture avec, cette saison, outre quelques récitals de chant (Sophie Koch, Ian Bostridge) et concerts (Le Concert d’Astrée, Quatuor Takács, Orchestre du Conservatoire de Lille, Gautier Capuçon/Gabriela Montero, ceux du mercredi à 18 heures), une incursion dans la musique du monde (Mohamed Rouicha et Cherifa) et des soirées pluridisciplinaires pour le moins originales (« Qui va là ? », « Karnatics »). La danse a très largement droit de cité, avec une offre apte à combler le connaisseur (Anne Teresa de Keersmaeker, Mats Ek, Christian Rizzo, François Verre et Sasha Waltz).



(© Frédéric Iovino)


Après leur mémorable aventure en terre mozartienne l’année passée, Emmanuelle Haïm et Le Concert d’Astrée débutent la saison dans le répertoire qui leur est cher. Dardanus de Rameau constitue une étonnante rareté : alors que la vague baroque continue à faire des ravages, l’œuvre n’avait, semble-t-il, plus été montée en France depuis une trentaine d’années, du moins en version scénique. Lille, puis le Théâtre de Caen et l’Opéra de Dijon (ville natale du compositeur), co-producteurs de ce spectacle, attireront dans les jours qui viennent les aficionados du compositeur qui se délecteront d’une performance instrumentale ferme et vigoureuse, à l’image de la gestuelle d’Emmanuelle Haïm qui galvanise fosse et plateau. L’applaudimètre ne ment pas, c’est elle qui recueille le plus de succès. La distribution affiche une honorable moyenne : quelques personnalités au caractère bien trempé (l’Isménor d’Andrew Foster-Williams), gracieuses ou sensibles (l’Iphise d’Ingrid Perruche) compensent quelques maillons vocalement très satisfaisants mais enflammant modérément les planches (rôle-titre, tenu par Anders J. Dahlin).


La chorégraphie récréative de Daniel Larrieu et la mise en scène de Claude Buchvald n’offusqueront pas les âmes sensibles ni les esprits conservateurs. Ce Dardanus se situe à équidistance des recréations fidèles à la Benjamin Lazar et des relectures radicales à la Warlikowski, un juste milieu, davantage qu’un compromis, qui frôle parfois la naïveté sans flirter avec le mauvais goût. Soigné, jusque dans les costumes inspirés de l’Antiquité ou gentiment fantaisistes, le résultat ne manque pas d’allégorie et de mystère mais sans doute de force visuelle, en partie dû aux décors, simples et sans surprise (sempiternel plan incliné, parois modulables, orifices percés dans le sol et le plafond).


La tragédie lyrique allie théâtre, musique, danse et chant. Le premier pilier laisse sur sa faim mais cela n’empêche pas de célébrer cette production bienvenue et agrémentée d’une série d’activités menées en symbiose (concert, master class, conférence, rencontres et émission en direct et en public sur France Musique).


Le site de l’Opéra de Lille
Le site du Concert d’Astrée



Sébastien Foucart

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com