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Gounod au salon

Paris
Palais Garnier
10/04/2009 -  
Charles Gounod : Quatuor à cordes en do majeur – Biondina – Petite Symphonie pour instruments à vent
Sébastien Droy (ténor), Claude Lefebvre (flûte), Keiki Inoué, Anne Régnier (hautbois), Jérôme Verhaeghe, Bruno Martinez (clarinette), Marc Chamouard, Gilbert Audin (basson), Benjamin Chareyron, Pierre Turpin (cor), Sylvie Sentenac, Klodiana Skenderi (violon), François Bodin (alto), Jérémy Bourré (violoncelle), Stéphane Jamin (piano)


C. Gounod


L’Opéra nous rappelle opportunément, à l’occasion de Mireille, que Gounod n’est pas seulement un compositeur lyrique. On était donc heureux de se trouver au Palais Garnier pour ce Salon musical, une des manifestations organisées « autour » de son opéra. Le Quatuor à cordes en do majeur, qui date sans doute des années 1880, doit-il vraiment s’appeler « le petit quatuor » ? D’une simplicité toute classique, il s’inscrit plutôt dans la lignée de Haydn que dans celle de Beethoven, loin du franckisme dominant. On apprécie sa richesse polyphonique, l’achèvement de sa forme, les harmonies de l’Adagio introductif. Sylvie Sentenac, Klodiana Skenderi, François Bodin et Jérémy Bourré en donnent l’interprétation la plus juste et la plus fine qui soit, avec un Allegro moderato lumineux, un Andante con moto au lyrisme pudique, un Presto proche des scherzos mendelssohniens, un Allegro vivace à la fois fin et piquant. Les quatre musiciens forment un vrai quatuor, chacun à l’écoute de l’autre, donnant le sentiment d’un ensemble constitué.


Le roman musical pour ténor et piano Biondina (1872), en un prologue et onze chapitres, raconte l’amour d’un poète pour sa voisine, une belle orpheline qu’il épouse et que la maladie lui enlève. Une œuvre assez longue, que le chanteur doit animer comme un opéra miniature et intimiste, sans tomber dans l’exhibition vocale. Très bien soutenu par Stéphane Jamin, Sébastien Droy, l’Andreloun de Mireille, y est remarquable, à tout point de vue : joli timbre, émission souple, phrasé subtil, style élégant mais sans fadeur, articulation exemplaire. Du chant français comme on en rêve, avec de la sobriété dans l’émotion.


On connaît mieux la Petite Symphonie pour instruments à vent, destinée à la Société française de musique de chambre pour instruments à vent du flûtiste Paul Taffanel (1885). Là encore, les musiciens de l’Orchestre de l’Opéra excellent par l’équilibre des timbres, la qualité de la mise en place et la fraîcheur de l’interprétation, qui séduit dès l’Adagio et Allegretto. Questions et réponses se succèdent dans l’Andante cantabile, avant qu’ils s’égaillent avec humour à travers la joyeuse chasse du Scherzo, trouvant dans le Finale des accents d’une rusticité bonhomme, un brin gouailleuse, à la Chabrier.


Ce concert était, heureusement, présenté par Christophe Ghristi : les biographies des artistes et le texte de Biondina tenaient lieu de programme.



Didier van Moere

 

 

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