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Austérité

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
09/25/2009 -  
Wolfgang Amadeus Mozart: Symphonie n° 40, K. 550 – Requiem, K. 626

Ilse Eerens (soprano), Wilke te Brummelstroete (mezzo), Marcel Beekman (ténor), André Morsch (basse)
Chœur de Radio France, Matthias Brauer (chef de chœur), Orchestre du XVIIIe siècle, Frans Brüggen (direction)


F. Brüggen



Quatre-vingt-seizième tournée de l’Orchestre du XVIIIe siècle depuis sa fondation: deux soirées au Théâtre des Champs-Elysées intégralement consacrées à Mozart, qui était déjà au menu pour des débuts de la formation, en décembre 1981. Et son fondateur, Frans Brüggen, a souvent dirigé le compositeur dans la capitale (voir par exemple ici) lorsqu’il assurait avec Christoph von Dohnányi, en tant que «chef invité», l’intérim entre Semyon Bychkov et Christoph Eschenbach à l’Orchestre de Paris. Et il retrouvera d’ailleurs à nouveau dès le 9 mars prochain avenue Montaigne une formation «moderne», l’Ensemble orchestral de Paris, pour un programme entièrement mozartien.


Comme son compatriote Bernard Haitink voici quelques jours à Pleyel, Brüggen ne manque pas d’émouvoir en s’avançant avec difficulté sur scène, mais à la différence de son aîné de cinq ans, il ne quittera pas la haute chaise pivotante qui a été installée à son intention sur le podium. Pour le premier des deux concerts, les «tubes» mozartiens ont suscité l’affluence prévisible, mais le chef néerlandais ne prend pas pour autant le public dans le sens du poil. Cela tient pour partie à sa fidélité aux principes inhérents aux interprétations sur instruments d’époque – prépondérance des vents sur les (vingt-six) cordes en boyau, d’autant que dans la Quarantième symphonie (1788), il a choisi la (seconde) version incluant les clarinettes, rarissime vibrato – encore qu’il ne respecte pas toutes les reprises. On ne s’en plaindra pas nécessairement, car si l’Orchestre du XVIIIe, qui demeure l’un des meilleurs ensembles dans sa catégorie, n’est pas en cause, il faut hélas se satisfaire d’une sonorité rêche et d’une direction sage, pour ne pas dire éteinte, le tempo paraissant étonnamment modéré dans les deux premiers mouvements. Plus vigoureux, le Menuet renvoie au style baroque, mais dans le Molto allegro final, quelques coups d’archet rageurs ne parviennent pas à faire illusion.


De même, dans le Requiem (1791), Brüggen développe une approche délibérément austère, rugueuse, dépourvue de pathos, tournant le dos aux fastes rococo. Ce Mozart sombre et sérieux, regardant vers les maîtres anciens, n’est certes pas toujours hors sujet et fonctionne bien lorsque ces influences stylistiques se font sentir («Quod sum causa»), tout particulièrement dans les passages fugués («Kyrie», «Hosanna»). Mais trop souvent, l’expression demeure terne, comme dépourvue de souffle et d’enjeu: si le «Dies iræ» conserve son impact, même les rythmes pointés de «Rex tremendæ» manquent de dynamisme. Placé devant le chœur, le quatuor soliste, assez dépareillé, ne contribue pas à améliorer cette impression: soprano à l’intonation imprécise, mezzo et basse à la peine dans le bas de leur tessiture, ténor suave et nasillant. Et comme le trombone solo est à la peine dans le «Tuba mirum», une semaine après un excellent Requiem allemand à Pleyel (voir ici), c’est donc le Chœur de Radio France, ici en effectif restreint (trente-cinq chanteurs), qui sauve encore la mise, confirmant sa bonne tenue avec son directeur musical Matthias Brauer. Autre consolation pour conclure cette prestation un brève, l’Ave verum corpus (1791).


Le site de l’Orchestre du XVIIIe siècle
Le site d’Ilse Eerens
Le site de Marcel Beekman



Simon Corley

 

 

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