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Une nouvelle génération d’artistes

Paris
Musée d’Orsay
09/15/2009 -  
Maurice Ravel: Quatuor
Béla Bartók: Quatuor n° 1, opus 7, sz. 40

Quatuor Meta4: Antti Tikkanen, Minna Pensola (violon), Atte Kilpeläinen (alto), Tomas Djupsjöbacka (violoncelle)




C’est aussi la rentrée à l’auditorium du musée d’Orsay: comme chaque année, Pierre Korzilius a mis sur pied une riche programmation, en cohérence avec les expositions qui seront présentées parallèlement, notamment au travers d’un cycle «James Ensor et la musique». Mais elle s’articule également autour d’autres thèmes, tels «Paris-Berlin» ou bien «Crime et châtiment», et l’un de ses points forts demeure l’importante série des «concerts de midi trente» le mardi: à 12 euros, ces séances d’une heure constituent autant de véritables «bons plans», d’autant que la possibilité de bénéficier du tarif réduit (6 euros) est largement ouverte (abonnés du musée, moins de 31 ans, ...), sans compter la gratuité pour les moins de 13 ans.


C’est donc à nouveau devant une salle presque comble que s’ouvre la saison, avec le premier des trois concerts consacrés aux musiciens soutenus par le programme «BBC Radio 3 New Generation Artists». Constitué en 2001, le quatuor finlandais Meta4 – prononcer (à l’anglaise) «Meta four» – offre une double particularité: non seulement ses membres – hormis, bien sûr, le violoncelliste, assis sur un petit podium – jouent debout, mais ils adoptent une configuration originale, les deux violons entourant, de gauche à droite, le violoncelle et l’alto. Les jeunes Finlandais ont choisi de rapprocher deux œuvres de compositeurs de moins de trente ans et appartenant à la même génération, qui, pour leur coup d’essai dans un genre réputé exigeant, ont tous deux réalisé un coup de maître: le Quatuor (1903) de Ravel, on le sait, resta le seul de son auteur, tandis que le Premier quatuor (1908) de Bartók, au contraire, annonciateur de ses partitions futures, inaugure une série de six contributions qui révolutionnèrent l’histoire du quatuor à cordes.


Le Quatuor Meta4 confirme en tout point l’excellente impression qu’avait laissée en mai dernier sa prestation à l’Institut finlandais (voir ici): une technique remarquable, de belles individualités, une mise en place soignée, un engagement qui va parfois jusqu’au spectaculaire, mais sans jamais remettre en cause une densité et une concentration excluant toute concession anecdotique. Comme rien ne saurait être parfait en ce bas monde, on pourra simplement reprocher au premier violon de se montrer un peu laxiste quant à la justesse. Dans Ravel, l’attention portée à la couleur frappe plus particulièrement, tandis que dans Bartók, la courbe décrite par la partition, c’est-à-dire l’accélération progressive du tempo, n’est jamais perdue de vue et le propos, d’une grande richesse, ne se limite pas à insister sur telle ou telle caractéristique stylistique (postromantique, folklorique).


La musique au Musée d’Orsay
Le site du Quatuor Meta4



Simon Corley

 

 

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