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Fidèle

La Roque
Parc du château de Florans
08/02/2009 -  
Claude Debussy : Suite bergamasque
Frédéric Chopin : Sonate n° 3, opus 58
Johann Sebastian Bach : Prélude, Gavotte et Gigue de la Partita pour violon n° 3, BWV 1006 (arrangement Serge Rachmaninov)
Serge Rachmaninov : Etudes-Tableaux, opus 33

Nikolaï Lugansky (piano)


N. Lugansky (© X. Antoinet)


Fidèle à La Roque d’Anthéron, Nikolaï Lugansky avait bénéficié l’été dernier d’un concert, d’un récital et d’une de ces «Nuits du piano» qui sont l’essence même du festival (voir ici). Cette année, il est déjà apparu dans le Quatrième concerto de Beethoven le 26 juillet avec l’Ensemble orchestral de Paris sous la direction de Lawrence Foster et, une semaine plus tard, il est de retour dans un récital commençant par la Suite bergamasque (1890) de Debussy. On entend peu le pianiste russe interpréter Debussy, dont il a d’ailleurs choisi une œuvre de jeunesse, plutôt qu’un des grands recueils de la maturité. De fait, il aborde ce répertoire de façon assez inhabituelle, avec un «Prélude» cultivant bien davantage un rubato romantique qu’un esprit néobaroque. Dans le «Menuet», la qualité du staccato force l’admiration, mais l’allure paraît trop rapide, et plus encore dans le «Passepied». Le miracle advient en revanche dans le «Clair de lune», page si souvent défigurée mais offerte ici sur le ton d’une confidence murmurée avec une infinie délicatesse.


Ce n’est cependant pas faire injure à Lugansky que de constater qu’il semble évoluer en terrain plus familier dans la Troisième sonate (1844) de Chopin. Comme en janvier dernier au Théâtre des Champs-Elysées (voir ici), il impressionne par une impeccable tenue stylistique, un phrasé souple et fluide (second thème de l’Allegro maestoso) et des traits d’une précision fulgurante (Scherzo). Mais à l’image d’un Largo plus recueilli que passionné, il faut faire son deuil de la flamme, de l’abandon et de l’enthousiasme, sinon dans le Finale, d’une virtuosité saisissante.


Après la pause, l’arrangement par Rachmaninov (1933/1941) de trois extraits de la Troisième partita pour violon (1720) de Bach est tout autant à couper le souffle, particulièrement le Prélude et de la Gigue, pris dans un tempo infernal, mais Lugansky sait également mettre en valeur le caractère dansant de la Gavotte. Les huit Etudes-Tableaux de l’Opus 33 (1911) confirment que Rachmaninov demeure l’un de ses points forts pour ce qui est tant de la technique – main gauche impériale dans la Première, parfaite égalité des mains dans la Deuxième, agilité étourdissante dans la Cinquième, puissance qui ne dénature pas le son dans la Sixième et la Huitième – que de l’expression – Troisième et Septième sans pathos excessif, comme le compositeur lorsqu’il interprétait sa propre musique, mais aussi ironie et sarcasme mesurés dans la Quatrième.


Lugansky accorde trois bis à un public enthousiaste – à nouveau Rachmaninov, Chopin et Debussy, avec la Douzième (en sol dièse mineur) des treize Préludes de l’Opus 32 (1910), la Huitième (en fa) des douze Etudes de l’Opus 10 (1833), avec chic et sans toucher terre, puis la Première arabesque (1888), comme dans un rêve.


Le site de Nikolaï Lugansky



Simon Corley

 

 

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