About us / Contact

The Classical Music Network

Montpellier

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Success story

Montpellier
Le Corum, Opéra Berlioz
07/16/2009 -  
Gabriel Fauré: Pavane, opus 50
Wolfgang Amadeus Mozart: Concerto pour piano n°23, K. 488
Daniele Gatti: Divertimento pour hautbois, deux cors et cordes
Arthur Honegger: Symphonie n°3 « Liturgique »

Menahem Pressler (piano), Nora Cismondi (hautbois)
Orchestre national de France, Daniele Gatti (direction)


Daniele Gatti (© D.R.)


Une offre riche et variée, avec son lot de raretés, une politique tarifaire remarquable (prix démocratiques ou entrées libres), une ville et une région dynamiques et au charme irrésistible : pour sa vingt-cinquième édition, qui se tient du 13 au 31 juillet, le Festival de Radio France et Montpellier Languedoc-Roussillon reste fidèle à lui-même. Et compte tenu de l’affluence (139 480 spectateurs l’année dernière soit 13% de plus qu’en 2007), cette success story ne semble pas prête de s’arrêter.


La programmation réunit ce que le monde de la musique comporte de grands noms et de jeunes talents, certains régulièrement invités dans la capitale languedocienne. Aux formations franciliennes – Orchestre national de France, Orchestre philharmonique de Radio France, Orchestre national d’Ile-de-France – se joignent, bien entendu, l’Orchestre national de Montpellier Languedoc-Roussillon mais aussi l’Orchestre philharmonique du Luxembourg, l’Orchestre de chambre de Bâle et Europa Galante. « Explorateur de l’univers musical » (dixit son fondateur et directeur artistique René Koering), le festival propose, cette année encore, de nombreuses découvertes comme la création française de Zaira de Bellini, inspiré de la tragédie de Voltaire (13 juillet), Trois discours politiques pour baryton et chœur d’hommes de Gurlitt, La Haine, scène dramatique d’Offenbach (créés tous deux le 19 juillet), Ezio de Haendel, anniversaire oblige (28 juillet), ou encore, en version de concert lors de la soirée de clôture, Friederike de Lehár, singspiel portant sur l’histoire d’amour entre Goethe et Frédérique Brion.


Si le Corum reste le principal pôle d’attraction musical, le rayon d’action du festival atteint l’agglomération et se propage aux quatre coins de l’Hérault ainsi que dans les départements voisins de l’Aude (le 22 juillet, les concerts auront d’ailleurs lieu à Narbonne), du Gard, de la Lozère et des Pyrénées-Orientales. Et pour ceux qui n’en ont jamais assez, il leur est loisible d’écouter de la musique électronique et du monde, du jazz et du reggae, d’assister à la master-class de l’infatigable Aldo Ciccolini (du 28 au 31 juillet) et à des conférences-débat (pas uniquement sur la musique) ou de profiter de la très intéressante série de films musicaux présentés par la Sacem.


Venu avec son directeur musical, Daniele Gatti, récemment nommé chef principal de l’Opéra de Zurich, l’Orchestre national de France a concocté un programme tout à fait dans l’esprit du festival. Qui n’a pas en mémoire le thème de la Pavane (1887) de Fauré ? Les musiciens en livrent une lecture soignée bien qu’un peu lâche. Tout aussi populaire, le Vingt-troisième Concerto pour piano (1786) de Mozart est défendu non par Aldo Ciccolini, invité régulier du festival – il se produira en récital le 26 juillet – mais par Menahem Pressler, aussi incorrigiblement fringuant que son confrère. Aucune faute de goût ne vient entacher une prestation sincère mais plan-plan, sans réel enjeu et manquant d’un peu de netteté. Le membre fondateur du Beaux-Arts Trio, aujourd’hui dissous, témoigne malgré tout d’émotion (Adagio) et de légèreté (Allegro assai). Il prend congé du public avec un Nocturne de Chopin avant, non sans malice, d’abaisser le couvercle du clavier.


Outre la direction, Daniele Gatti s’adonne à la composition « depuis le plus jeune âge » même si cela reste pour lui un « divertissement ». De facture plutôt néo-classique, son... Divertimento pour hautbois, deux cors et orchestre aurait pu avoir été écrit dans les années 1930 ou 1940. La partie de hautbois de cet ouvrage à la texture claire et légère est confiée à l’excellente Nora Cismondi, soliste de l’orchestre, qui rend justice au lyrisme plaisant de cette musique habilement écrite, tandis que les cordes se distinguent par leur réactivité.


Honegger se fait rare en France mais le Festival de Radio France comble cette inexcusable lacune depuis quelques années (Jeanne d’Arc au bûcher, Le Roi David). La Troisième Symphonie (1945-1946), dont les trois mouvements sont ordonnés autour de versets liturgiques (Dies irae, De profundis clamavi et Dona nobis pacem), gagnent pourtant à être entendue au concert. Daniele Gatti rend impeccablement les climats de cette œuvre forte et procède d’une dramaturgie admirable, de la violence de l’Allegro marcato à la sérénité des ultimes mesures en passant par la douleur de l’Adagio central. Quant à la prestation de l’Orchestre national de France, elle se montre digne d’éloges, les cordes, de nouveau, mais également les vents, particulièrement sollicités dans cette partition majeure dont les musiciens se font d’éloquents avocats.


Le site du Festival de Radio France et Montpellier Languedoc-Roussillon
Le site de Menahem Pressler



Sébastien Foucart

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com