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Face B

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
07/02/2009 -  
Bedrich Smetana : Richard III, opus 11
Franz Liszt : Concerto pour piano n° 2, S. 125
Antonín Dvorák : Symphonie n° 7, opus 70, B. 141

Denis Matsuev (piano)
Orchestre national de France, Gianandrea Noseda (direction)


G. Noseda (© Sussie Ahlburg)



Pour le dernier concert de sa saison parisienne au Théâtre des Champs-Elysées, avant de se rendre à Montpellier le 16 juillet puis à Orange début août, l’Orchestre national de France a choisi un poème symphonique de Smetana, un concerto pour piano de Liszt et une symphonie de Dvorak. Choix rassurant, avec respectivement La Moldau, bien sûr, le Premier concerto, évidemment, et la «Nouveau monde», forcément? Perdu! Car à défaut d’être très long, le programme a déserté les sentiers battus, préférant explorer ce qu’il était convenu d’appeler dans la musique de variétés la «face B» du 45 tours, sans pour autant décourager totalement le public en cette période de l’année au fort parfum de vacances – la chaleur a d’ailleurs incité les musiciens du National à tomber la veste et à ouvrir le col de chemise.


Le cycle de six poèmes symphoniques Ma Patrie a fait de Smetana l’un des maîtres du genre, mais il en avait écrit trois autres dès son séjour en Suède, après une visite à Weimar rendue à l’un des créateurs de cette forme, Franz Liszt. Le premier d’entre eux, Richard III (1858), sous-titré «Fantaisie», bien loin de cette saveur populaire typique du compositeur, s’enlise dans la pompe, l’académisme mais aussi les bizarreries harmoniques. Par comparaison, l’Ouverture de Rienzi de Wagner en paraîtrait presque légère, surtout sous la baguette intransigeante, voire raide, de Gianandrea Noseda (né en 1964), chief conductor du BBC Philharmonic (Manchester) depuis septembre 2002 et directeur musical du Théâtre Regio de Turin depuis septembre 2007.


De même, dans le Second concerto (1861) de Liszt, il mène à la cravache un orchestre dont se détache l’excellent violoncelle de Jean-Luc Bourré. Le soliste en est Denis Matsuev: déjà venu cette saison dans la capitale pour un récital (voir ici) mais aussi à trois reprises en concerto (voir ici, ici et ici), il réussit ainsi l’exploit d’épingler un quatrième orchestre à son palmarès parisien. Le pianiste russe frappe à nouveau par son exceptionnelle domination de l’instrument: une facilité qui ne laisse pas de fasciner, tant le Steinway paraît avoir rétréci sous ses bras puissants et ses mains précises. Mais il ne parvient pas toujours à se garder de démonstrations tapageuses et, en fin de compte, son jeu n’exprime guère autre chose que... le plaisir de jouer, plus digital ou mécanique qu’expressif ou poétique. Son premier bis, «Juin (Barcarolle)» extrait des Saisons (1876) de Tchaïkovski, montre pourtant, malgré une partie centrale très lisztienne, qu’il peut faire preuve d’un tempérament lyrique, même si c’est pour retomber dans des excès spectaculaires – et fort appréciés des spectateurs – dans le Precipitato final de la Septième sonate (1942) de Prokofiev.


Après l’entracte, Noseda donne une lecture sombre, dense, puissante, rude, véhémente et âpre de la Septième symphonie (1885) de Dvorák. Très physique, sa direction maintient constamment une tension et une énergie qui ne laissent aucune place au folklore ou au divertissement, pas même dans le Scherzo. Visiblement heureux de travailler avec le chef italien, le National brille tant par la cohésion de ses cordes que par les prestations de ses solistes, Michel Moraguès (flûte), Patrick Messina (clarinette) et, bien sûr, dans cette œuvre souvent qualifiée de brahmsienne, de son pupitre de cors, avec les soli de Vincent Léonard et Jocelyn Willem.


La page de Gianandrea Noseda sur le site du BBC Philharmonic



Simon Corley

 

 

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