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Bizet au travers des Siècles

Paris
Opéra Comique
06/16/2009 -  
Georges Bizet : Petite suite d’orchestre, opus 22 – Symphonie en ut
Camille Saint-Saëns : Concerto pour piano n° 4, opus 44

Jean-François Heisser (piano)
Les Siècles, François-Xavier Roth (direction)


J.-F. Heisser (© Simone Poltronieri)


L’Opéra Comique a pour principe d’entourer chacun de ses spectacles lyriques d’un ensemble de manifestations regroupé sous le nom de «Rumeurs», mais à l’occasion de la nouvelle production du chef-d’œuvre de Bizet sous la direction de John Eliot Gardiner, elles ont enflé jusqu’à atteindre l’ampleur d’un «Festival Carmen» proposé jusqu’au 30 juin: théâtre (Rouge, Carmen de Juliette Deschamps), cinéma (le film de Cecil B. de Mille), récitals de piano... salle Bizet à l’heure du déjeuner, matinées pour les enfants (d’après L’Arlésienne) et concert intitulé «Du piano à l’orchestre».


Cette soirée était confiée à François-Xavier Roth et à l’ensemble Les Siècles, qu’il a fondé en 2003 et avec lequel il a déjà enregistré pour Mirare les deux œuvres de Bizet au programme (voir ici). On ne retrouve hélas pas toutes les qualités de ce disque dans la Petite suite d’orchestre (1873), arrangement de cinq des douze pièces des Jeux d’enfants (1871) pour piano à quatre mains: si les petites dimensions de l’effectif, encore plus réduit pour le «Duo», offrent une clarté appréciable dans les mouvements rapides («Impromptu», «Galop»), la précision et la justesse ne sont cependant pas toujours au rendez-vous.


Edouard Colonne avait dirigé la première de cette Petite suite en mars 1873 pour l’inauguration du «Concert national», qui devait renaître quelques mois plus tard sous le nom de «Concerts du Châtelet» et adopter ensuite le nom de «Concerts Colonne». Le 31 octobre 1875, pour le lancement de son «association artistique», il organisa un hommage à Bizet, décédé le 3 juin précédent, comprenant notamment la création du Quatrième concerto de Saint-Saëns. Rien ne se serait sans doute fait sans le soutien financier de Mme Erard et c’est précisément un Erard qu’a choisi Jean-François Heisser pour s’accorder aux instruments d’époque des musiciens des Siècles: dommage que le programme de salle, qui, par ailleurs, qualifie un peu vite le compositeur de «premier Français à s’illustrer dans le genre du concerto», ne fournisse pas davantage d’informations sur ce clavier. Il faut un temps pour se faire à cette sonorité un peu enrhumée mais qui, depuis le quatrième rang du parterre, donne l’impression de dominer sans peine la petite trentaine de cordes. La mollesse des premières pages laisse craindre le pire, mais la tonalité à la fois noble et héroïque de l’ouvrage ne tarde pas à s’imposer, même si comme à son habitude, le pianiste français dissimule sa virtuosité sous un refus inébranlable de toute concession ou facilité. Pas de bis non plus, alors qu’on aurait pu penser qu’un amoureux de la musique espagnole tel que lui aurait eu à cœur de tirer profit du contexte de ce «Festival Carmen».


Retour à Bizet en seconde partie avec la Symphonie en ut (1855), à l’actif de laquelle s’inscrit une direction vivante et pêchue, qui ne précipite pas pour autant les tempi. François-Xavier Roth n’oublie pas non plus l’ampleur et le lyrisme, ni même la souplesse, encore que l’Allegro vivace final prenne parfois un tour assez martial. Au passif figurent essentiellement les instruments, leur verdeur mais aussi leur qualité inégale, au-delà même des difficultés inhérentes aux cors et trompettes naturelles. Le chef salue Gardiner, dont il fut l’assistant durant deux saisons, puis complète ce court programme par le Prélude et la Mazurka, plus militaire que dansante, qui ouvrent le premier acte de Coppélia (1870) de Delibes.


Le site du «Festival Carmen» de l’Opéra Comique
Le site des Siècles



Simon Corley

 

 

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