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Quand Radio Classique fait son festival

Paris
L’Olympia
06/14/2009 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Extraits du Requiem, K. 626 (arrangement Peter Lichtenthal)
Franz Schubert : Extrait du Quintette à cordes, D. 956
Gabriel Fauré : Elégie, opus 24
Antonín Dvorák : Extraits du Quintette avec piano n° 2, opus 81, B. 155, et du Quatuor n° 12 «Américain», opus 96, B. 179

Henri Demarquette (violoncelle), Brigitte Engerer (piano), Quatuor Debussy: Christophe Collette, Dorian Lamotte (violon), Vincent Deprecq (alto), Alain Brunier (violoncelle)





En ont-ils rêvé? En tout cas, ils l’ont fait: les responsables de Radio Classique peuvent se flatter de voir le nom de leur station en lettres de feu sur la façade d’un des temples parisiens de la variété. Pour le temps de cinq concerts et d’un week-end, le «Festival Radio Classique» s’installe en effet à L’Olympia. Et qui dit L’Olympia dit bien évidemment stars, notamment pour le concert «Stars» du samedi soir (Jean-Claude Casadesus, Anne Gastinel, Patricia Petibon, l’Orchestre de Paris, ).


Le message est clair: aller au devant de mélomanes peu habitués, voire intimidés par les lieux traditionnels où se fait la «grande musique». A en juger par ce début d’après-midi du dimanche, le pari n’est cependant pas tout à fait gagné: alors que le climat est déjà estival, l’affluence est certes estimable, mais les spectateurs sont-il fondamentalement différents de ceux qui fréquentent le Théâtre des Champs-Elysées ou la Cité de la musique? Rien n’est moins certain, car le public demeure blanc, plutôt aisé et pas très jeune. Les prix (de 22 à 71,50 euros) se situent dans la moyenne pour ce type de manifestations à Paris. Nonobstant le grincement des fauteuils et des portes, même si les grands volumes de la salle ne sont sans doute pas idéaux pour le récital ou la musique de chambre, l’acoustique se révèle tout à fait satisfaisante.


Qu’est-ce qui différencie donc cette séance de musique de chambre autour du Quatuor Debussy d’un concert «traditionnel»? Il ne faut pas s’attacher à des détails tels que le jingle initial ou la vente de tee-shirts à l’effigie du festival dans les allées. La durée (soixante-quinze minutes sans entracte) n’est pas non plus inhabituelle, encore qu’elle comprenne une présentation par Olivier Bellamy et son invité, Jean-Luc Petitrenaud, qui s’assoient sagement sur un canapé rouge côté cour pendant l’exécution des morceaux. Décidément, après Bruno Mantovani et Ferran Adrià trois jours plus tôt à Pleyel (lire ici), musique et cuisine font bon ménage. Le chroniqueur gastronomique file d’ailleurs la métaphore avec gourmandise, ce qui ne compense toutefois pas une succession de poncifs et une allusion déplacée au physique d’un musicien. Le journaliste de Radio Classique n’est pas en reste: «Le concert, c’est vraiment quelque chose qui se fait avec le compositeur, les musiciens et le public», tandis que le second violoncelle du Quintette de Schubert évoque «les anneaux de Saturne». Voilà qui fait certainement plus que consoler d’une notice (payante) ne donnant d’informations que sur les interprètes.


La principale différence se situe dans le programme, fidèle au principe qui a fait le succès de Radio Classique au cours des dernières années: le saucissonnage de «tubes» classiques en tranches sollicitant l’attention durant rarement plus de dix minutes et faisant fi, au besoin, de l’intégralité des œuvres. Bellamy ne le dissimule pas, convoquant Debussy à l’appui de sa profession de foi: il s’agit de «chercher humblement à faire plaisir». Et tant pis si, à cette fin, il faut faire passer des vessies pour des lanternes, en présentant le Quatuor Debussy comme «l’une des meilleures formations françaises», alors qu’il est en est au moins dix qui auraient donné une prestation bien plus satisfaisante.


Il est vrai qu’il n’est pas forcément aisé de défendre l’arrangement de trois extraits – dans le désordre, Dies iræ, Tuba mirum, Confutatis et Lacrymosa – du Requiem (1791) de Mozart, dont le Quatuor Debussy vient pourtant d’enregistrer l’intégrale pour Decca. On le doit à Peter Lichtenthal (1780-1853): médecin et compositeur à ses heures, il se fit à Milan, où il vécut à partir de 1810 et où il devint le correspondant de l’Allgemeine musikalische Zeitung, le défenseur de la musique germanique, en particulier de celle de Mozart, en publiant des transcriptions qui visaient à en faciliter la diffusion, quoique son travail sur le Requiem soit semble-t-il antérieur à sa venue en Italie (1802).


Le premier mouvement du Quintette à cordes (1828) de Schubert ne parvient pas à décoller, malgré l’adjonction d’Henri Demarquette, généreux en vibrato dans l’inévitable Elégie (1880) de Fauré, où il est accompagné par Brigitte Engerer. Celle-ci se joint à son tour au Quatuor Debussy pour le meilleur moment de cette après-midi, le deuxième mouvement du Second quintette (1887) de Dvorák. Les deux derniers mouvements du Douzième quatuor «Américain» (1893) confirment hélas de pénibles difficultés de justesse.


Le site de L’Olympia
Le site de Radio Classique
Le site du Quatuor Debussy



Simon Corley

 

 

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