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De Coro aux Sirènes

Paris
Cité de la musique
06/13/2009 -  
Luca Francesconi : Sirènes (création)
Luciano Berio : Coro

Eric Daubresse, Grégory Beller (réalisation informatique musicale IRCAM), Vlaams Radio Koor, Bo Holten (chef de chœur), Brussels Philharmonic-het Vlaams Radio Orkest, Michel Tabachnik (direction)


Luca Francesconi (© D.R.)


Suite du douzième festival Agora de l’IRCAM et fin de la quatrième biennale d’art vocal de la Cité de la musique pour ce concert du Chœur de la Radio flamande et du Brussels Philharmonic-het Vlaams Radio Orkest, en anglais et en flamand dans le texte – il s’agit en fait de l’Orchestre de la Radio flamande, dont Michel Tabachnik, par ailleurs directeur musical du Noord Nederlands Orkest depuis septembre 2005, a pris la direction artistique au début de la présente saison, succédant à Yoel Levi.


Comme les deux premières étapes du «parcours» qu’Agora consacre cette année à Berio – Passaggio à la Cité de la musique le 8 juin et Formazioni salle Pleyel le 11 juin (voir ici) – Coro (1976) s’attache à renouveler la disposition des exécutants sur la scène. Quarante choristes, voisinant chacun avec un des musiciens de l’orchestre, eux-mêmes répartis de façon sensiblement différente qu’à l’accoutumée, et formant ainsi autant de binômes, qui se voient parfois confier une fonction soliste. Mais cette recherche sur la spatialisation ne constitue pas seulement une fin en soi: la source du son ne cesse de changer, à l’image des textes, patchwork de la tradition populaire des cinq continents alternant avec un poème de Neruda dont la charge protestataire, suggérée d’emblée par de puissants agrégats sonores, se révèle progressivement. Enracinée dans une époque dont bon nombre des emblèmes ont mal vieilli, cette vaste fresque sui generis en trente-et-une sections enchaînées sans interruption (cinquante-cinq minutes) ne semble pas avoir pris une ride: rarement donnée, il n’est pas surprenant qu’elle ait suscité l’affluence des grands soirs porte de Pantin.


Au fil du «parcours» proposé par Agora, chacune des œuvres du compositeur italien inspire une création réalisée en collaboration avec l’électronique de l’IRCAM. Pour ses Sirènes, Luca Francesconi (né en 1956), élève de Berio à la mémoire duquel il a dédié Rest, a ainsi retenu un effectif et un principe très proches de ceux de Coro: une quarantaine d’instruments sur scène (et un percussionniste au second balcon), au sein desquels la prépondérance des vents justifie que les cordes soient amplifiées, et un chœur de quarante chanteurs, les hommes sur scène derrière l’orchestre, les femmes de part et d’autre du premier balcon. Dans les notes de programme, Francesconi se complaît hélas dans une présentation particulièrement absconse, alors qu’on aurait par exemple aimé en savoir davantage sur le texte chanté ou sur les rapports de cette nouvelle partition avec Sirene/Gespenster, «oratorio païen» antérieur d’une dizaine d’années. Mieux vaut donc se laisser porter par l’écoute de ces Sirènes, qui n’ont que peu à voir avec celles concluant les Nocturnes de Debussy: leur sensualité évoquerait plutôt Berio, leur violence Varèse et leur mysticisme Scelsi. Même si le propos aurait peut-être gagné à être resserré, ces trente-trois minutes fascinent par leur caractère primitif, entre paroxysmes et introspection, tel ce long passage central confié aux seules femmes, a cappella puis simplement accompagnées par l’électronique.


Le site de l’Orchestre philharmonique de Bruxelles
Le site de l’Orchestre philharmonique de Bruxelles et du Chœur de la Radio flamande
Le site de Michel Tabachnik
Le site de Luca Francesconi



Simon Corley

 

 

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