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Cinéma en concert

Paris
Maison de Radio France
06/10/2009 -  
Gabriel Yared : Suite de «The English Patient» – Eternity (création)
Bernard Herrmman : Extraits de «North by Northwest», «Taxi Driver» et «Vertigo»

Gaëlle Méchaly (soprano)
Orchestre philharmonique de Radio France, Pablo Heras-Casado (direction)


Gabriel Yared



Succédant à Alberto Iglesias (Tout sur ma mère, Volver) en 2006, Franco Piersanti (Le Caïman) en 2007 et Gabriel Yared (Tatie Danielle, L’Amant, La Vie des autres) en 2008, Leo Sujatovich s’est vu remettre par Jean-Luc Hees, président-directeur général de Radio France, le «prix France Musique-SACEM de la musique de film» pour sa contribution à Telepolis (La Antena) (2007) d’Esteban Sapir. Né en 1960, l’Argentin a été désigné parmi douze autres candidats par un jury de sept membres, présidé par Marc-Olivier Dupin, directeur de France Musique, et comprenant notamment les compositeurs Vladimir Cosma (Les Aventures de Rabbi Jacob, La Boum), Alexandre Desplat (Regarde les hommes tomber, Coco avant Chanel) et Pierre Jansen (La 317ème section, Le Boucher).


Le lauréat reçoit une commande de Radio France, dont l’une des formations musicales donne la création l’année suivante. Vainqueur en 2008, Gabriel Yared, qui, en plus de soixante-dix films, a collectionné bon nombre de récompenses prestigieuses (Grammys, Oscars, Césars, Victoires de la musique, ...), a écrit Eternity en réponse à cette commande, occasion de vérifier que consacrer l’essentiel de son activité au cinéma n’empêche évidemment pas d’avoir d’autres aspirations, comme en eurent Herrmann et Rota. On n’affirmera cependant pas que ces dix-huit minutes d’un seul tenant, fondées sur cinq strophes d’Emily Dickinson interrompues par deux interludes purement instrumentaux, soient appelées à passer à la postérité. Hormis dans le second interlude, plus rapide et conflictuel, le propos adopte le ton d’une déploration ou d’une imploration douce(reuse), chantée par Gaëlle Méchaly avec beaucoup de vibrato et pas toujours beaucoup de justesse ou d’aisance.


L’œuvre est dédiée à la mémoire d’Anthony Minghella (1954-2008), le réalisateur avec lequel Yared a travaillé le plus régulièrement et, surtout, a entretenu la plus grande complicité. L’exemple le plus connu en est sans doute Le Patient anglais (1996), dont une Suite de près d’un quart d’heure, introduite par une mélopée hongroise a cappella, permet d’apprécier le caractère suave, extatique et résolument mélodique, ainsi que l’influence de Bach, dont le cinéaste britannique avait envisagé d’utiliser les Variations Goldberg.


La musique de film a mauvaise presse? Les compositeurs n’ont pas hésité à faire le déplacement à l’auditorium Olivier Messiaen pour assister à cette soirée présentée par Frédéric Lodéon et retransmise en direct sur France Musique: Laurent Petitgirard, président de la SACEM, Bechara El-Khoury, natif de Beyrouth comme Gabriel Yared, mais aussi Henri Dutilleux. Ce dernier a peu écrit pour le cinéma, collaborant à cinq films entre 1946 et 1953, mais Maurice Pialat a choisi sa Première symphonie pour Sous le soleil de Satan. Quant aux musiciens de l’Orchestre philharmonique de Radio France, quelques jours après un concert Bernstein (voir ici), ils sont visiblement ravis de s’encanailler à nouveau, sous la direction dynamique de l’Espagnol Pablo Heras-Casado.


Privée de son support et sortie de son contexte, la bande originale est-elle dépourvue de toute raison d’être? Quelques extraits des meilleures partitions de Bernard Herrmann (1911-1975) permettent de répondre sans hésiter par la négative, car nulle part la contrainte des images ne se fait sentir. Adieu à l’effectif modeste et transparent de Yared, et bienvenue à un orchestre straussien (cinq clarinettes, trompettes et trombones par quatre, deux tubas) remis au goût du jour (guitares sèche et électrique, synthétiseur). Un trop bref extrait de La Mort aux trousses (1959) et trois pages tirées de Sueurs froides (1958) témoignent de la qualité de l’orchestration et de l’invention thématique, dans la grande tradition hollywoodienne, et ne se cantonnant pas seulement au registre de l’angoisse propre aux films d’Alfred Hitchcock. Même s’il débuta avec Orson Welles et un monument tel que Citizen Kane, Herrmann demeure bien sûr indissolublement lié à Hitchcock. Sa dernière association au grand écran fut toutefois pour Taxi Driver (1976) de Martin Scorsese, entre climat jazzy, servi par l’excellent saxophone alto de Pierre-Marie Bonafos, et cataclysmes sonores.


Le site du Prix France Musique-SACEM de la musique de film
Le site de Leo Sujatovich
Le site de Gabriel Yared



Simon Corley

 

 

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