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Les promenades du quatuor

Fontainebleau
Château (Chapelle de la Trinité)
06/07/2009 -  
Joseph Haydn : Quatuor n° 82, opus 77 n° 2
Thomas Adès : Arcadiana, opus 12
Ludwig van Beethoven : Quatuor n° 12, opus 127

Quatuor Ardeo: Olivia Hughes, Carole Petitdemange (violon), Caroline Donin (alto), Joëlle Martinez (violoncelle)


Le Quatuor Ardeo



En ce début de XXIe siècle, Georges Zeisel est à Fontainebleau ce que Sir Henry Wood fut à Londres un siècle plus tôt: il a inventé les promenade concerts. Chaque printemps, ProQuartet propose ainsi ses «promenades musicales», selon une formule qui a toutefois quelque peu évolué pour cette édition, du 10 mai au 14 juin. Aux neuf concerts consacrés aux jeunes quatuors dans les églises du sud de la Seine-et-Marne s’ajoutent en effet trois concerts en l’Hôtel national des Invalides (dont deux gratuits) et les manifestations bellifontaines proprement dites sont désormais concentrées, hormis la «Nuit des musées», sur trois dimanches, eux-mêmes organisés en trois temps: ateliers et cours d’interprétation à 11 heures, concerts des élèves à 15 heures et concert à 18 heures.


C’est au Quatuor Ardeo qu’il revenait de clore le deuxième de ces dimanches, qui sont autant de vitrines du travail de fond accompli par ProQuartet en matière d’action culturelle et de formation: un ensemble qui, depuis son deuxième prix et son prix de la critique musicale au Concours de Bordeaux en 2005 (voir ici), a poursuivi son brillant parcours avec un troisième prix aux Concours de Melbourne (2007) et Paolo Borciani (2008). Fidèle au nom qu’elles se sont choisi, les quatre jeunes femmes frappent toujours par leur fougue et leur enthousiasme communicatif, qui réussissent au Quatre-vingt-deuxième quatuor (1799), le dernier achevé par Haydn. Mais au-delà de cette vie qui sied tout particulièrement au Menuet, marqué Presto, leur style a pris un peu de patine avec le temps: dans l’acoustique un peu trop réverbérée de la chapelle de la Trinité (XVIe), qui abrita entre autres le mariage de Louis XV et Marie Leczinska ainsi que le baptême du futur Napoléon III, l’Andante à variations conserve une tenue exemplaire.


Pendant que ses camarades réaccordent et réparent leurs instruments en coulisses, Carole Petitdemange s’efforce de présenter au public Arcadiana (1994) de Thomas Adès. Les sept brefs mouvements (pour un total de moins de vingt minutes) sont structurés en arche autour du quatrième, sommet d’intensité sonore, et leurs titres trahissent des références aussi bien à la musique (Mozart, Schubert) – sans que la partition procède pour autant par citations – qu’à la peinture (Poussin, Watteau). Effets spéciaux, détournement des formes, mécaniques détraquées: avec un métier admirable pour ses vingt-trois ans, le compositeur anglais crée un univers inquiétant et onirique, qui s’évanouit progressivement dans un impressionnant anéantissement final.


Sans crainte face à un tel monument, les Ardeo abordent le Douzième quatuor (1825) avec un volontarisme typiquement beethovénien, tempéré par les exigences de l’indication teneramente: générosité et même humour sont de la partie, avec un Finale d’une belle santé, mais l’Adagio confirme que l’ardeur s’est décidément bonifiée grâce à la maturité et à l’expérience.


Le site de ProQuartet
Le site du Quatuor Ardeo



Simon Corley

 

 

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