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Exemplaire et resplendissant

Paris
Salle Pleyel
06/03/2009 -  
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano n° 3, opus 37
Jean Sibelius : Symphonie n° 2, opus 43

Leif Ove Andsnes (piano)
Orchestre de Paris, Yutaka Sado (direction)


Leif Ove Andsnes (© Simon Fowler)



Dernière ligne droite pour la saison de l’Orchestre de Paris: de retour du Roi malgré lui à Favart (voir ici), il retrouve, pour un programme hélas donné un seul soir, Yutaka Sado, régulièrement invité depuis maintenant dix ans. Leif Ove Andsnes, quant à lui, ne s’était précédemment produit qu’à une seule reprise avec l’orchestre, en février 2004 à Mogador (voir ici), mais depuis lors, il a eu plusieurs occasions de revenir dans la capitale, comme le 27 mars dernier pour la création du Concerto de Marc-André Dalbavie.


Le pianiste norvégien livre une interprétation exemplaire du Troisième concerto (1802) de Beethoven. Si son toucher et sa sonorité témoignent d’une technique irréprochable, jamais celle-ci ne devient une fin en soi ou un prétexte à étalage de virtuosité: au contraire, avec cette hauteur de vue qui n’appartient qu’aux plus grands, elle contribue à un raffinement du détail qui n’en préserve pas moins la conception d’ensemble, mais aussi à de magnifiques effets poétiques, tels ces trilles miraculeux à la fin de la cadence du premier mouvement. Une passionnante mise en valeur du texte, exempte de toute tentation décorative ou solitaire, face à un accompagnement puissant et extraverti. Andsnes se fait un peu prier pour offrir un bis, mais il aurait été vraiment dommage qu’il prive le public d’un de ces Debussy dont il a le secret, «La Sérénade interrompue», extrait du Premier livre (1910) des Préludes.


Avec une seconde partie intégralement consacrée à la Deuxième symphonie (1901) de Sibelius, la soirée, qui avait fait l’impasse sur la traditionnelle ouverture, s’annonçait courte: fausse impression, car elle s’acheva peu après 22 heures. C’est que Sado prend son temps, en digne héritier de son maître Bernstein, qui faisait durer l’œuvre plus de 50 minutes: éloquent et lyrique, généreux et romantique, suave et grandiose, construisant d’imposantes progressions, le chef japonais se situe à l’opposé des tenants d’un Sibelius moderne, âpre et minéral. Son approche est servie par un orchestre resplendissant, aux textures opulentes (dix contrebasses!) et aux soli d’une beauté sidérante, notamment la flûte de Vincent Lucas et la trompette de Frédéric Mellardi. Très étiré, le tempo du dernier mouvement, qui en devient une apothéose démesurée, voire pesante, pourra sans doute être contesté, mais pas la chaleur et la sincérité qu’y insuffle une personnalité entière et attachante, appréciée des musiciens comme des spectateurs.


Le site de Leif Ove Andsnes



Simon Corley

 

 

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