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A la manière hongroise et tchèque

Paris
Salle Pleyel
05/29/2009 -  
Leos Janácek : Sárka
Joseph Joachim : Concerto pour violon n° 2 «A la manière hongroise», opus 11
Bohuslav Martinu : Symphonie n° 6 «Fantaisies symphoniques», H. 343
Johannes Brahms : Danse hongroise n° 1 – Danses hongroises n° 5 et n° 6 (orchestration Martin Schmeling)

Christian Tetzlaff (violon)
Orchestre philharmonique de Radio France, Peter Oundjian (direction)


Christian Tetzlaff (© alexandra-vosding.de)



En cette veille du long week-end de Pentecôte, la soirée «hongroise» (en fait tzigane) et tchèque de l’Orchestre philharmonique de Radio France n’a pas attiré beaucoup de monde à Pleyel: les trois Danses hongroises placées en fin de programme n’auront pas suffi à rassurer un public parisien dont le manque de curiosité a parfois de quoi décourager.


Après Sárka (1875), troisième des six poèmes symphoniques du cycle Ma Patrie de Smetana, Christian Tetzlaff propose en effet une véritable rareté, le Deuxième concerto «A la manière hongroise» (1860) de Joseph Joachim (1831-1907), qu’il a récemment enregistré pour Virgin. Destinataire du Concerto de Brahms, Joachim avait lui-même dédié dix-sept ans plus tôt le deuxième de ses trois concertos au compositeur allemand. Hormis la durée – un peu plus de quarante minutes, dont vingt-deux pour le seul Allegro un poco maestoso initial avec sa cadence faisant intervenir de façon assez originale plusieurs pupitres de l’orchestre – les deux œuvres ne partagent cependant pas grand-chose et, au-delà de l’intérêt historique et documentaire de la démarche, Tetzlaff a bien du mérite à tenter de défendre cette partition filandreuse, décousue et interminable. Même la partie soliste, conforme à la légende virtuose de son auteur mais engluée dans une orchestration qui devrait réduire au silence ceux qui critiquent Schumann sur ce point, ne semble guère brillante – un comble! – sinon peut-être dans le Finale alla zingara. On aurait aimé pouvoir saluer l’effort consenti par un interprète pour sortir ainsi des sentiers battus, mais le violoniste, sans doute aussi plus à l’aise dans un répertoire moins inconsistant, déçoit en outre par une intonation imprécise, qui affecte également son bis, l’Allemande de la Première partita de Bach.


Ancien premier violon du Quatuor de Tokyo, le Canadien Peter Oundjian mène désormais une carrière de chef d’orchestre. Il est ainsi, depuis 2003, directeur musical de l’Orchestre symphonique de Toronto, un poste qu’occupa Karel Ancerl, après que l’intervention soviétique en Tchécoslovaquie l’eut contraint à prendre le chemin de l’exil: un grand défenseur de Martinu, le premier à enregistrer sa Sixième symphonie «Fantaisies symphoniques» (1953), deux mois avant son dédicataire, Charles Munch. Aucune autre de ses six symphonies ne sera donnée à Paris en 2009 et, même si le fait que Jirí Belohlávek soit le chief conductor de l’Orchestre symphonique de la BBC n’y est évidemment pas étranger, c’est donc, une fois de plus, de Londres, que vient l’exemple: le cinquantième anniversaire de la disparition du compositeur tchèque y sera notamment célébré par une intégrale de ses symphonies. L’occasion offerte par le Philhar’ devait d’autant plus être saisie que par le raffinement de ses timbres, cette musique gagne considérablement à être entendue en concert, même si Oundjian, animé d’un louable souci d’en faire ressortir les grandes lignes, aborde cette Sixième, sensiblement différente des cinq premières, de façon beaucoup plus prudente et appliquée, moins enflammée et tendue qu’Ancerl ou Munch.


De ses vingt-et-une Danses hongroises (1868), Brahms n’a lui-même orchestré que les Première (1873), Troisième et Dixième. De nombreux autres ont donc complété ce travail, y compris de son vivant, comme Dvorák pour les cinq dernières. La différence s’entend d’ailleurs assez nettement dans les trois danses sélectionnées par Oundjian, entre la Première, d’une part, et les Cinquième et Sixième, d’autre part, dans l’orchestration pesante de Martin Schmeling (1864-1943). Le succès est néanmoins garanti, et la Sixième doit donc être bissée.


Le site de Christian Tetzlaff



Simon Corley

 

 

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