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La harpe pour les nuls Bruxelles Eglise de Marcq 05/29/2009 - Domenico Scarlatti: Sonate en mi mineur
Wolfgang Amadeus Mozart: Sonate pour piano n°15 «Facile», K. 545
Philippe Hersant: Bamyan
François-Joseph Dizi: Grande Sonate pour harpe
Gabriel Fauré: Impromptu pour harpe, opus 86
Enrique Granados: Andaluza (extraite des « Danses espagnoles »), opus 37 n°5
Dieudonné-Felix Godefroid: Danse des sylphes
Agnès Peytour (harpe)
(© D.R.)
Le Festival musical d’Enghien se poursuit avec un concert pour le moins original et hors des enceintes de la ville : formée au CNR de Nice, où elle est née, et dans la section néerlandophone du Conservatoire royal de Bruxelles, Agnès Peytour se produit dans un récital de harpe dans la belle église du ravissant petit village voisin de Marcq.
Il est rare d’entendre en solo cet instrument à la complexité insoupçonnée et plutôt négligé par les compositeurs. Les harpistes doivent dès lors recourir à des transcriptions pour enrichir leur répertoire. Cela dit, et cette soirée l’illustre s’il en était besoin, les œuvres à l’origine écrite pour un instrument à clavier se présentent ainsi sous un visage particulier, souvent étonnant, jamais incongru. La Sonate en mi mineur de Domenico Scarlatti, sur laquelle débute la prestation, permet d’apprécier la finesse et la maîtrise d’Agnès Peytour autant qu’elle rassure quant à l’acoustique, pas trop réverbérante. Le connaisseur relèvera que le programme de salle ne mentionne pas le numéro de la sonate dans le catalogue établi par Ralph Kirkpatrick – il en existe une dizaine en mi mineur parmi les plus de cinq cents qu’il a répertoriées.
La Sonate « facile » de Mozart et la sublime Cinquième Danse espagnole « Andaluza » de Granados furent écrites pour le piano mais jouées avec autant de délicatesse et de style, elles ne perdent rien de leur charme. La transcription peut également s’effectuer dans l’autre sens : Fauré composa un Impromptu pour la harpe qui fut ensuite arrangé pour le piano et joint aux cinq autres.
Les amateurs de musique contemporaine ne sont pas oubliés puisque Agnès Peytour a choisi d’interpréter Bamyan de Philippe Hersant, imposé du Concours Lily Laskine en 2002. Cette pièce, inspirée du drame de la destruction des bouddhas géants d’Afghanistan, montre tout le potentiel expressif de cet instrument, capable de douceur et de rêverie comme de violence. Deux compositeurs belges pour le moins rares, et harpistes réputés en leur temps, figurent également au programme : la Grande Sonate pour harpe de François-Joseph Dizi (1780-1840) et, en conclusion, la redoutable Danse des Sylphes de Felix Godefroid (1818-1897).
Agnès Peytour présente les pièces au fur et à mesure et, en guise de pause, expose le fonctionnement de son instrument à la vingtaine de personnes qui ont eu l’excellente idée de s’être déplacées, tout en se prêtant de bonne grâce au jeu des questions-réponses. Ainsi, contrairement à ce que l’on pourrait croire, la harpe, qui accuse une masse d’un peu plus de quarante kilos, peut être déplacée en voiture sans difficulté...
Le prochain concert du festival a lieu dès le 30 mai, à 20 heures 30, dans la Chapelle Saint Augustin d’Enghien : Christel Pirkenne (violon), Alain Dommisse (orgue) et Bertrand Desmet (violoncelle) joueront des œuvres de Josef Gabriel Rheinberger.
Le site d’Agnès Peytour
Sébastien Foucart
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