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Entre Tournaisiens Tournai Hôtel de ville 05/28/2009 - Wolfgang Amadeus Mozart : Quatuor pour flûte et cordes n°1, K. 285 – Quatuor pour piano et cordes n°1, K. 478
Joseph Haydn : Quatuor à cordes n° 75, opus 76 n°1
Patricia Gosse (flûte), Philippe Gérard (piano), Marie Carmen Suarez, Françoise Vandenbulcke (violon), Marie-France Gillet (alto), Bénédicte Nicolay, Chantal Zuinen (violoncelle), Quatuor Scaldis : Brigitte Seghers, Guy Seghers (violon), Dominique Huybrechts (alto), Camille Seghers (violoncelle)
D. Huybrechts, B. Seghers, C. Seghers, G. Seghers (© D.R.)
La tenue au Bozar des très médiatisées finales du Concours Reine Elisabeth ne doit pas faire oublier que la vie musicale continue ailleurs dans le pays. Le festival du quatuor à cordes « Les Voix intimes » et la Chapelle musicale de Tournai achèvent leur saison avec un concert commun dans le Salon de la Reine de l’Hôtel de ville.
S’il est bien connu que Mozart n’aimait guère la flûte (« Je ne connais rien de plus faux qu’une flûte, si ce n’est deux flûtes »), il a néanmoins composé quatre quatuors pour cet instrument. Patricia Gosse, qui l’enseigne au Conservatoire de musique de Tournai, se joint à Françoise Vandenbulcke, Marie-France Gillet et Bénédicte Nicolay, toutes membres de la Chapelle, pour le Premier (1777), probablement le plus abouti. La flûtiste se distingue davantage que ses partenaires qui livrent une prestation trop surveillée, presque timide, et dépourvue de rebond, d’agilité et d’éclat.
Les membres du Quatuor Scaldis, dont le nom se réfère à l’Escaut, appartiennent, comme les Hagen, à la même famille : Guy et Brigitte Seghers, frère et sœur, jouent avec leur conjoint, respectivement Camille Seghers, violoncelliste, et Dominique Huybrechts, altiste et président de l’association Proquartetto qui organise « Les Voix intimes ». Dans le Premier Quatuor du prestigieux Opus 76 (1797) de Haydn, incontournable cette année, ils se montrent quant à eux plus énergiques, voire volontaires, et soulignent davantage les contrastes et les nuances. Si l’Adagio pourrait gagner en souplesse et en rondeur, les pages les plus animées, en particulier le Menuetto, véritable scherzo, ne souffrent d’aucun reproche majeur, si ce n’est, ponctuellement, quelques imprécisions. Veillant à l’architecture et à maintenir le cap, la formation illustre tout l’art de la discussion en musique qu’est le quatuor.
Sans atteindre la perfection, la seconde partie répond également aux attentes. Philippe Gérard, directeur depuis vingt ans de la Chapelle, se produit avec Marie Carmen Suarez, Marie-France Gillet et Chantal Zuinen, elles aussi de l’ensemble tournaisien, dans le Premier Quatuor pour piano et cordes (1785) de Mozart. L’exécution ne manque pas d’élan ni de carrure, d’autant que plus la joie de jouer entraînante du pianiste fait merveille tandis que les musiciennes, soucieuses d’unité, s’abandonnent au fur et à mesure, comme le prouve le Rondo final, repris d’ailleurs en bis avec autant de bonheur.
Sébastien Foucart
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