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Avant l’Espagne

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
05/26/2009 -  et 2 (Bilbao), 3 (Granada), 4 (Ubeda) juin 2009
Zoltán Kodály : Danses de Galánta
Bohuslav Martinu : Concerto pour deux pianos, H. 292
Franz Schubert : Symphonie n° 2, D. 125

Mari et Momo Kodama (piano)
Ensemble orchestral de Paris, Lawrence Foster (direction)


Lawrence Foster (© Alex Irvin)



L’Ensemble orchestral de Paris (EOP) effectuera début juin une tournée en Espagne (Bilbao, Grenade, Ubeda) avec Lawrence Foster, directeur artistique et chef titulaire de l’Orchestre Gulbenkian (Lisbonne) depuis 2002 et directeur musical de l’Orchestre et de l’Opéra national de Montpellier à compter de la saison prochaine. Grand défenseur d’Enesco, le chef américain confirme par ce programme son attachement à la musique d’Europe centrale, débutant par des Danses de Galánta (1933) de Kodály puissantes et allantes, sans raffinement excessif.


Chez Martinu, l’inspiration populaire tient également un rôle capital, même si le Concerto pour deux pianos (1943), l’une des premières partitions de son exil américain, n’est pas la plus caractéristique à cet égard. Il ne faut certes pas se focaliser sur ces «anniversaires» qui tiennent trop souvent lieu de cache-misère à des programmations dépourvues d’inventivité, mais considérant la rareté des hommages rendus au compositeur tchèque, hormis sa Sixième symphonie dès le 29 mai à Pleyel, l’effort de l’EOP mérite d’être salué: après Villa-Lobos au début du mois (voir ici), il n’oublie pas un autre éminent francophile disparu lui aussi voici exactement cinquante ans. Ecrit entre les deux premières symphonies à la demande du duo Luboschutz-Nemenoff, le Concerto pour deux pianos oppose l’Adagio central, où les solistes alternent avec l’orchestre davantage qu’ils ne dialoguent avec lui, aux deux autres mouvements, marqués par l’instabilité rythmique et la verve motorique typiques de Martinu. Ce n’est sans doute pas son chef-d’œuvre – la même année, pour rester dans le genre concertant, le Second concerto pour violon destiné à Mischa Elman témoigne d’une toute autre ambition – mais le public est conquis par la précision et l’élan de Mari et Momo Kodama. Formées au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, notamment dans la classe de Germaine Mounier (1920-2006), et menant désormais séparément de brillantes carrières, les deux sœurs – l’aînée, Mari, est l’épouse de Kent Nagano – avouent jouer rarement ensemble. Elles ne forment donc pas un duo, à la différence des Labèque ou des Bizjak, mais leur entente ne s’en ressent nullement et elles triomphent des difficultés de mise en place, y compris le délicat équilibre avec un accompagnement que Foster peine cependant parfois à contenir.


En seconde partie, c’est la même énergie vitale qui parcourt la Deuxième symphonie (1815) de Schubert, dont les trois mouvements rapides portent l’indication vivace. De même qu’on n’entend guère les quatre premières symphonies de Dvorák, les deux premières de Schubert restent négligées, mais Foster, avec les forces et faiblesses coutumières de l’EOP, livre un plaidoyer très convaincant en faveur de cette Deuxième: souvent considérée comme un essai de jeunesse sous l’emprise de Mozart et Haydn, elle évoque ici la Quatrième de Beethoven – quitte à ce que les passages en mode mineur apparaissent trop appuyés – mais aussi l’alacrité des ouvertures de Rossini. La soirée fut courte, mais elle se conclut par un bis d’autant mieux venu, les Danses populaires roumaines (1915) de Bartók.


Le site de Mari Kodama



Simon Corley

 

 

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