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Mariage bouffe

Paris
Bobigny (MC93)
04/28/2009 -  et 30 avril, 2, 3* mai 2009
Domenico Cimarosa : Il Matrimonio segreto
Ugo Rabec/Nahuel di Pierro* (Geronimo), Maria Virginia Savastano/Julie Mathevet* (Elisetta), Claudia Galli/Elisa Cenni* (Carolina), Andrea Hill/Letitia Singleton* (Fidalma), Vladimir Kapshuk/Aimery Lefèvre* (Le Comte Robinson), Paul Crémazy/Manuel Nuñez Camelino* (Paolino)
Arnaud Abet, Ruta Lenciauskaite, Ugo Mahieux, Grégory Moulin (chefs de chant), Orchestre-Atelier OstinatO, Antony Hermus (direction musicale)
Marc Paquien (mise en scène), Gérard Didier (scénographie), Dominique Bruguière (lumières), Claire Risterucci (costumes)


J. Mathevet, L. Singleton, N. di Pierro & E. Cenni
(© Cosimo Mirco Magliocca/Opéra national de Paris)




Le Mariage secret (1792) que l’Atelier Lyrique de l’Opéra national de Paris a présenté à quatre reprises à Bobigny, en coréalisation avec la MC93, lui a permis de mettre en valeur douze de ses pensionnaires, en faisant alterner deux chanteurs pour chacun des six personnages du dramma giocoso de Cimarosa. A en juger par la distribution «B», le programme de perfectionnement des jeunes artistes dirigé par Christian Schirm fonctionne à merveille. Elisa Cenni en Carolina et Nahuel di Pierro en Geronimo s’illustrent tout particulièrement par leurs qualités tant vocales que scéniques, et Manuel Nuñez Camelino aussi bien que Julie Mathevet disposent des moyens requis par les rôles de Paolino et d’Elisetta, la seule légère déception provenant du manque de projection d’Aimery Lefèvre (le Comte) et Letitia Singleton (Fidalma).


Le spectacle consacre également la rencontre de deux «ateliers», puisque c’est l’Orchestre-Atelier OstinatO qui est dans la fosse: son fondateur Jean-Luc Tingaud a laissé la place, pour l’occasion, à Antony Hermus (né en 1973), Generalmuskidirekor à Hagen et, à compter de la saison prochaine, à Dessau. Le chef néerlandais dynamise les jeunes professionnels d’OstinatO, qui livrent ici l’une de leurs plus remarquables prestations de ces dernières années. On se réjouit donc qu’il soit appelé à diriger la traditionnelle soirée de l’Atelier Lyrique au Palais Garnier le 26 février prochain. D’ici là, il se sera produit avec l’Ensemble orchestral de Paris pour la Fête de la musique le 21 juin... sur le court n° 1 de Roland-Garros.


Satisfaction complète, dès lors, si rare à l’opéra? Pas tout à fait: au moment des saluts, quelques huées accueillent le metteur en scène. Marc Paquien procède à une transposition géographique – le rideau d’avant-scène dépeint non pas Bologne mais la baie de Naples et le Vésuve – et, surtout, chronologique, comme en attestent les costumes de Claire Risterucci: nous voici donc dans le monde de la camorra, de ses trafics d’armes et d’œuvres d’art, à en juger par les caisses éparses sur le plateau, mais aussi de son penchant immodéré pour la boisson. Le mauvais goût sans complexes de ce monde d’argent facile semble hélas avoir déteint sur la direction d’acteurs: il n’est certes pas illégitime de privilégier la dimension buffa du livret, avec un Geronimo aussi agité et grimaçant qu’un Louis de Funès, mais faut-il pour autant viser systématiquement en-dessous de la ceinture? Mains baladeuses, sculpture dont l’organe mâle fait office de fontaine, bras d’honneur, tout cela paraît plus trivial que leste, contribuant à lester un travail par ailleurs inventif: dès l’Ouverture, on s’affaire sans arrêt et en tout sens, cris et onomatopées ponctuent airs et récitatifs, tandis que les événements se succèdent à un rythme soutenu. Une vivacité favorisée par la scénographie légère conçue par Gérard Didier, usant notamment de rideaux de scène que les lumières de Dominique Bruguière rendent, au besoin, transparents: l’action peut ainsi se dérouler aussi bien devant que derrière eux. Quant au canapé en forme de lèvres rouges, on jurerait l’avoir déjà vu dans la production de Lulu mise en scène par Willy Decker à Bastille: décidément, dans ce Mariage, Eros est roi.


Le site de l’Atelier Lyrique de l’Opéra national de Paris
Le site de l’Orchestre-Atelier OstinatO
Le site de la MC93
Le site d’Antony Hermus



Simon Corley

 

 

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