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Tubes russes

Paris
Salle Pleyel
04/22/2009 -  
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Concerto pour piano n° 1, opus 23
Dimitri Chostakovitch : Symphonie n° 5, opus 47

Vladimir Feltsman (piano)
Orchestre de Paris, Eivind Gullberg Jensen (direction)


E. Gullberg Jensen (© Paul Bernhard)



Michael Tilson Thomas ne s’est pas produit à Paris depuis mai 2003: c’était alors avec son Orchestre symphonique de San Francisco (voir ici) et l’on se réjouissait donc de son retour pour un unique concert. L’Américain, qui vient de porter le YouTube Symphony Orchestra sur les fonts baptismaux de Carnegie Hall (voir ici et ici), a toutefois dû renoncer pour motifs de santé à faire ses débuts avec l’Orchestre de Paris et a été remplacé par Eivind Gullberg Jensen, qui a repris sans changement un programme associant deux «tubes» russes.


En février 2006, c’est déjà en raison de la convalescence de Kurt Masur (voir ici) que le Norvégien (né en 1972), Chefdirigent de la Philharmonie de la NDR (Hanovre) à partir de la rentrée prochaine, où il succédera à Eiji Oue à compter de la rentrée prochaine, avait fait ses débuts dans la capitale. De même, c’est suite au décès d’Armin Jordan qu’il a été amené à diriger pour la première fois l’Orchestre de Paris en mai 2007. Depuis lors, s’il a retrouvé l’Orchestre national à plusieurs reprises, en particulier pour l’édition 2007 des Victoires de la musique et encore tout récemment en début de saison (voir ici), il a également dirigé l’Ensemble orchestral de Paris et s’est notamment fait remarquer dans Fidelio à Baden-Baden (voir ici).


Déjà venu cet automne dans le cadre de la première partie de l’intégrale Prokofiev donnée par l’Orchestre symphonique de Londres et Valery Gergiev (voir ici), Vladimir Feltsman confirme, dans le Premier concerto (1875) de Tchaïkovski, qu’il est un pianiste puissant, voire tapageur, dominant sans peine les tutti. Mettant principalement en valeur le caractère brillant mais aussi sentimental de l’œuvre, son interprétation à l’esbroufe pèche en outre par un manque de précision, sans compter que l’orchestre a bien du mérite à tenter de le suivre. En bis, la transcription par Liszt (1848) de «Widmung», premier des lieder du cycle Myrthen (1840) de Schumann, se révèle tout autrement inspirée.


Après l’entracte, Gullberg Jensen offre à Pleyel la Cinquième symphonie de Chostakovitch dont Antonio Pappano et l’Orchestre de l’Académie Sainte-Cécile l’avaient frustrée le mois dernier (voir ici): s’il s’emploie à doser les effets, à maîtriser les progressions et à privilégier une expression sans surcharge de pathos, il n’en prend pas moins la partition à bras-le-corps, comme dans le formidable chaos du premier mouvement. Après un Allegretto cinglant et grotesque, mais sans grossir le trait, le lyrisme du Largo est tout aussi tenu. Vraiment non troppo, en tout cas aussi bien dans son exergue que dans sa péroraison faussement triomphale, l’Allegro final rend bien compte des ambiguïtés de cette «réponse d’un artiste soviétique à une juste critique». Pas de grand soir dans cette musique, mais c’est un Orchestre de Paris des grands soirs que le chef fait longuement ovationner, pupitre par pupitre. C’est en titulaire, et non plus en remplaçant, qu’il reviendra en juin 2010, dans le Concerto de Grieg (avec Nikolaï Lugansky) et la Première symphonie «Rêves d’hiver» de Tchaïkovski.


Le site de Vladimir Feltsman
Le site d’Eivind Gullberg Jensen



Simon Corley

 

 

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