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Nouvelle génération tchèque

Paris
Amphithéâtre Bastille
04/18/2009 -  
Bedrich Smetana : Quatuors n° 1 «Z mého zivota» et n° 2
Ludwig van Beethoven : Quatuor n° 16, opus 135

Quatuor Zemlinsky: Frantisek Soucek, Petr Strízek (violon), Petr Holman (alto), Vladimír Fortin (violoncelle)


Le Quatuor Zemlinsky (© Pavel Vácha)



L’heure des traditionnelles «Promenades musicales» de ProQuartet approche: cette année, elles se dérouleront, du 10 mai au 14 juin, à Fontainebleau, dans toute la Seine-et-Marne et désormais aussi aux Invalides. Mais la saison parisienne de l’association dirigée par Georges Zeisel, qu’accueille l’Amphithéâtre Bastille, n’est pas encore terminée et l’avant-dernier de ces quatre concerts offrait l’occasion de faire connaissance avec le Quatuor Zemlinsky: issue du Quatuor Penguin, fondé en 1994, la formation tchèque a obtenu un troisième prix au Concours de Londres en 2006 puis un deuxième prix à celui de Banff en 2007 et assiste, à l’Académie de musique de Bâle, Walter Levin, qui fut le premier violon du Quatuor LaSalle.


C’est d’ailleurs cette parenté, davantage que celle des grands quatuors tchèques, que suggère l’interprétation du Second quatuor (1882) de Smetana par les Zemlinsky: si, comme les Prazák et les Talich, ils choisissent de placer l’alto au premier plan devant le violoncelle et si leur premier violon, Frantisek Soucek, peine, comme ses homologues Vaclav Remes ou Jan Talich, à rester en place sur sa chaise, les différences l’emportent sur les ressemblances. Des Prazák, ils possèdent certes l’enthousiasme, mais sans l’ardeur, et des Talich, la finesse sans le velouté: une personnalité moins affirmée et une sonorité moins idiomatique qui n’ôtent rien à une impressionnante prestation instrumentale.


Smetana et Beethoven, le rapprochement ne manque pas de pertinence: au-delà de la surdité qui les frappa l’un et l’autre, le Tchèque est l’un des rares, au XIXe, à avoir tenté de s’inscrire, tant par la forme que par le langage, dans la descendance des derniers quatuors de son aîné. Dans le Seizième (1826), la mise en place s’avère d’une exceptionnelle qualité, tout particulièrement dans le Vivace, et l’approche s’attache moins à mettre en valeur le caractère novateur de la partition que son élégance haydnienne, un rien distante, avec un Lento assai manquant peut-être de chaleur, mais pas de subtilité.


Plus développé et spectaculaire, le Premier quatuor «De ma vie» (1876) de Smetana a logiquement été réservé pour la seconde partie. D’une expression toujours plus contrôlée que souple ou naturelle, le jeu des Zemlinsky rend toutefois justice au caractère d’urgence de l’œuvre, sans jamais forcer sur le pathos. Dans le Largo sostenuto, la sonorité d’ensemble paraît enfin atteindre une plénitude qui avait fait défaut jusque là. Sans être aussi ouvertement autobiographique, le Douzième quatuor «Américain» (1893) témoigne néanmoins lui aussi d’un moment précis de la vie de Dvorák, et son Vivace ma non troppo final, donné ici avec une verve toute mozartienne, constitue un bis toujours apprécié des musiciens comme du public.


Le dernier concert de ProQuartet à l’Amphithéâtre Bastille proposera, le 25 avril prochain, un programme similaire, associant un quatuor de Beethoven (le Quatorzième) aux deux Quatuors de Szymanowski.


Le site de ProQuartet
Le site du Quatuor Zemlinsky



Simon Corley

 

 

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