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Apéritif amstellodamois

Paris
Salle Pleyel
04/11/2009 -  
Ludwig van Beethoven : Ouvertures des «Créatures de Prométhée», opus 43, et de «Coriolan», opus 62 – Symphonie n° 8, opus 93
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour piano n° 27, K. 595

Radu Lupu (piano)
Koninklijk Concertgebouworkest, Iván Fischer (direction)


Iván Fischer (© Joost van Velsen)



Comme en mai dernier (ici), c’est à un horaire inhabituel, celui de l’apéritif (19 heures), que l’Orchestre du Concertgebouw se présente à Pleyel. Cette fois-ci, ce n’est cependant pas avec son chef-dirigent Mariss Jansons, mais avec Iván Fischer: principal conductor de l’Orchestre symphonique national (Washington) depuis le début de cette saison, il se produit régulièrement à la tête la formation amstellodamoise depuis 1987 et est déjà venu début octobre à Paris avec l’Orchestre du Festival de Budapest, qu’il a fondé en 1983 et dont il demeure le directeur musical.


Principalement consacré à Beethoven, le programme débute par l’ouverture Coriolan (1807): monumentale et appuyée, la direction de Fischer émousse le caractère dramatique et le sentiment d’urgence de l’œuvre, soulignant en outre de façon un peu trop insistante la suavité du second thème. Cela n’empêche nullement l’orchestre de confirmer sa réputation d’excellence, avec ses tutti à la fois confortables et transparents, et ses quarante cordes qui sonnent comme soixante.


Six jours plus tôt, Radu Lupu était le soliste du Quatrième concerto de Beethoven avec l’Orchestre symphonique de la Radio de Berlin et Marek Janowski (voir ici). Il l’a repris dès les 8 et 9 avril à Amsterdam avec Fischer, mais, fort heureusement pour le public parisien, c’est avec le Vingt-septième concerto (1791) de Mozart qu’il revient à Pleyel. Superbement réalisée mais excessivement léchée, l’introduction orchestrale manque de cette simplicité et de ce naturel que le pianiste roumain impose, quant à lui, dès sa première intervention. Comme dans Beethoven une semaine plus tôt, il impressionne par son souci d’entretenir le dialogue concertant dans un esprit chambriste, n’hésitant pas à s’effacer devant un solo, par exemple lorsqu’il partage le retour du thème avec la flûte à la fin du Larghetto. Mélange de force tranquille et de modestie, son jeu ne reste pas pourtant confiné dans sa tour d’ivoire, n’hésitant pas à lancer des coups de griffe et à s’approprier le texte par un ornement ou une brève cadence. Impossible de tricher, en bis, dans l’Andante de la Quinzième sonate (1788), à la facilité si trompeuse: offrant une nouvelle leçon de concentration, Lupu tire une profonde richesse du dépouillement même de son interprétation.


Après une première partie consacrée à une ouverture puis à un concerto, la seconde partie aurait pu tout à fait traditionnellement comporter une page symphonique de grande ampleur. Mais Fischer a effectué un choix plus original, commençant à nouveau avec une ouverture de Beethoven, celle des Créatures de Prométhée (1801), puissante et énergique après une introduction très travaillée. Visiblement réjoui et inspiré par la Huitième symphonie (1812), il en donne une lecture fourmillant de trouvailles qu’il sait mettre en œuvre avec un métier consommé. Mais l’exploration systématique et arbitraire de la partition tourne à la démonstration et conduit à fragmenter le discours. Parfois un peu lente, elle paraît avant tout, artificielle, d’autant qu’elle s’accompagne de quelques maniérismes, comme cette façon intempestive de ralentir en fin de phrase, quand bien même elle est sans doute plus facile à admettre avec cette symphonie de caractère atypique... et cet orchestre somptueux qu’on ne se lasse décidément pas d’écouter.


Pour remercier le public de la capitale, particulièrement enthousiaste, l’orchestre prend congé sur une troisième ouverture, celle des Noces de Figaro (1786) de Mozart, jubilatoire et virtuose, mais sans aucune précipitation.


Le site de l’Orchestre royal du Concertgebouw d’Amsterdam



Simon Corley

 

 

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