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Jeudi 22 décembre 1808

Paris
Salle Pleyel
04/05/2009 -  et 2 avril 2009 (Berlin)
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano n° 4, opus 58 – Symphonie n° 6 «Pastorale», opus 68

Radu Lupu (piano)
Rundfunk-Sinfonieorchester Berlin, Marek Janowski (direction)


M. Janowski (© Felix Broede)



Avec (un peu) de mauvaise foi et une (très) mauvaise langue, on pourrait être tenté de dire, pour s’en réjouir, qu’on a parfois le sentiment de voir Marek Janowski plus souvent cette saison que certains directeurs musicaux en poste dans la capitale: en octobre et, à deux reprises, en juin avec l’Orchestre de Paris, en mars avec son Orchestre de la Suisse romande (voir ici), mais aussi avec l’Orchestre symphonique de la Radio de Berlin, dont il est le directeur artistique et chef principal depuis 2002. Début avril 2008 (voir ici), il avait dirigé un concert entièrement dédié à Wagner. Même principe monographique, exactement un an plus tard, avec deux œuvres de Beethoven créées au cours de la même soirée du 22 décembre 1808, le Quatrième concerto pour piano (1806) et la Sixième symphonie «Pastorale» (1808): rien de tel pour remplir Pleyel un dimanche d’après-midi, malgré un programme inhabituellement court, qui aurait gagné par exemple à débuter de façon tout à fait traditionnelle par une ouverture.


Le Quatrième concerto est sans doute celui qui convient le mieux à un poète du clavier tel que Radu Lupu. Impassible et bien calé sur sa chaise, le pianiste roumain, élégant et fantasque jusque dans sa manière de faire siens les menus accrocs qui parsèment son jeu, impose sa personnalité hors du commun, mais sans faire cavalier seul: il faut le voir encourager de la tête ou du bras les musiciens, notamment les bois, pour engager un véritable dialogue concertant avec eux. Sobre et sans concession, sachant dispenser de précieux instants de grâce, il n’a décidément pas son pareil pour aller au fond de la partition tout en conservant une sensibilité à fleur de peau. Le public a raison d’insister pour obtenir un bis, l’Adagio cantabile de la Huitième sonate «Pathétique» (1799), miraculeuse association d’un chant pur et d’un accompagnement impalpable.


Soixante cordes, une troisième flûte dans les tutti: on n’est plus guère accoutumé à une telle masse dans une symphonie de Beethoven. C’est pourtant une impression de légèreté, de luminosité et de précision dans les attaques, qui prévaut d’emblée; de même, tout aussi profondes et présentes soient-elles, les basses articulent toutefois comme rarement durant l’orage du quatrième mouvement. L’équilibre entre les excellents pupitres de l’orchestre paraît particulièrement soigné, contribuant à faire ressortir certaines interventions, notamment des vents, qui passent généralement inaperçues. Mais l’effectif instrumental n’en autorise pas moins de spectaculaires démonstrations de puissance (troisième mouvement) et une belle plénitude sonore. Désormais âgé de soixante-dix ans, Janowski conserve toujours cette tendance à aller vite, pas tant dans le deuxième mouvement – un Andante qui, après tout, est marqué molto mosso – que dans le dernier (Allegretto), mais son style a gagné en souplesse, respire davantage, s’autorisant même à ralentir pour souligner le passage d’une période à l’autre du discours. Et l’humour a même droit de cité, en bis, dans l’Allegretto scherzando de la Huitième symphonie (1812).


Le site de l’Orchestre symphonique de la Radio de Berlin



Simon Corley

 

 

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