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L’ennui naquit de l’uniformité

Paris
Salle Gaveau
04/03/2009 -  
Johann Sebastian Bach: Chaconne de la Partita pour violon n° 2, BWV 1004 (arrangement Ferruccio Busoni) – Prélude et Fugue en si bémol mineur, BWV 867
Franz Schubert: Moments musicaux, D. 780
Ludwig van Beethoven: Sonate pour piano n° 23 «Appassionata», opus 57

Junko Okazaki (piano)


Junko Okazaki (© Karin Ramz)



Au début des années 1980, Junko Okazaki est venue compléter sa formation à Paris, avec Vlado Perlmuter et à l’Ecole normale de musique. Elle s’est récemment illustrée par un disque Chopin paru chez Forlane et, si l’on en croit sa biographie, en 1998, «elle se produit pour la première fois à la salle Gaveau […] et depuis, chaque année, elle est engagée pour un nouveau récital». Le moins que l’on puisse dire est que le millésime 2009, bien que présenté dans un superbe kimono vert amande, ne restera pas dans les mémoires.


Il faut un sacré culot pour commencer par la transcription par Busoni (1897) de la Chaconne de la Deuxième partita pour violon de Bach: foin d’authenticité – le travail du compositeur italien ne l’exige certes pas – et le phrasé sera donc plus romantique que baroque. Ce qui se révèle en revanche gênant, c’est une échelle de nuances dynamiques assez réduite, une certaine passivité du propos, une clarté insuffisante des plans sonores et, surtout, de trop nombreuses approximations.


Les six Moments musicaux (1824) de Schubert apportent un répit technique, mais le ton demeure uniforme et l’interprétation, sage et sans affectation, donne le sentiment de rester à la surface de la partition: aucune poésie dans les appels en rythme pointé des deux mains à l’unisson (Andantino), raideur de la main gauche (Allegro moderato dit parfois «Air russe»), tempo trop rapide et expression prosaïque (Trio de l’ultime Allegretto).


C’est donc non sans crainte qu’on attend, en seconde partie, la Vingt-troisième sonate «Appassionata» (1805) de Beethoven, précédée du Prélude et Fugue en si bémol mineur, vingt-deuxième du Premier livre du Clavier bien tempéré (1722) de Bach. On y trouvera certes heureusement davantage de contrastes, mais le manque d’élan et la multiplication des accrocs que la pédale tente de couvrir d’un voile pudique laissent une impression d’autant plus navrée que lorsque les exigences digitales s’allègent (Andante con moto central), la pianiste japonaise témoigne d’une musicalité et d’une finesse indéniables.


Elle remercie un public enthousiaste et quatre bouquets de fleurs remis par des admirateurs avec deux Impromptus de Schubert: le Deuxième de l’Opus 142 (1827), inhabituellement robuste et rapide, puis le Deuxième de l’Opus 90 (1827).



Simon Corley

 

 

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