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Tournai
Conservatoire de Musique
03/16/2009 -  
Philip Glass: Quatuor à cordes n° 2 “Company”
Felix Mendelssohn: Quatuor à cordes n° 4, opus 44 n° 1
Edvard Grieg: Quatuor à cordes, opus 27

Quatuor Fine Arts: Ralph Evans, Efim Boico (violon), Chauncey Patterson (alto), Wolfgang Laufer (violoncelle)


Le Fine Arts Quartet, fondé à Chicago en 1946, occupe l’affiche de l’avant-dernier concert de la septième édition des « Voix intimes », festival tournaisien dédié au quatuor à cordes. Du fait de son exceptionnelle longévité, cette quasi-institution a connu plusieurs remaniements : Chauncey Patterson occupe en intérim le poste d’altiste en remplacement de Yuri Gandelsman. Ralph Evans, Efim Boico et Wolfgang Laufer ont, quant à eux, rejoint le quatuor respectivement en 1982, 1983 et 1979. La météo délicieusement printanière de ce dimanche après-midi explique sans doute, du moins en partie, que l’auditorium du Conservatoire de Musique soit modérément rempli.


Le concert débute avec un compositeur qui ne laisse décidément pas indifférent. Dans son Deuxième Quatuor (1983), sous-titré « Company », Philip Glass fait du Philip Glass mais cette composition de moins de dix minutes offre l’occasion d’apprécier l’excellent niveau instrumental et la cohésion de la formation américaine.


Figure obligée cette année, Felix Mendelssohn est représenté, dans cette édition, par son Quatrième Quatuor (1838), premier de l’Opus 44, en réalité le dernier composé du recueil. Cultivant une certaine âpreté, les Fine Arts valorisent ce que cette œuvre comporte de fougue et de vitalité. Ils offrent le meilleur d’eux-mêmes dans les mouvements extrêmes, où ils allient densité et limpidité, tandis que le Menuetto et l’Andante espressivo ma con moto manquent légèrement de souplesse et de rondeur. Néanmoins, les musiciens ne sont jamais pris en défaut de musicalité et déploient une large palette de nuances dynamiques.


La partition posée sur les pupitres après la pause permet de se recentrer sur la thématique de cette saison, « Les quatuors scandinaves ». Après les Troisièmes Quatuors de Nielsen et Sallinen par le jeune Quatuor Kryptos en novembre et celui de Sibelius par le Brussels String Quartet en janvier, voici l’unique Quatuor (1877-1878) achevé de Grieg dans une lecture intense, palpitante (Presto al saltarello) et plastiquement remarquable, malgré quelques furtives impuretés. Le Quatuor Fine Arts maintient un niveau de lisibilité élevé tout en apportant les nuances nécessaires et en ne perdant jamais l’occasion de souligner le lyrisme de cette œuvre copieuse. En remerciement des applaudissements d’un public, il faut le souligner, silencieux et concerné, les musiciens rendent hommage au père du genre, Joseph Haydn, autre compositeur célébré cette année, avec le final du Quatuor opus 64 n°5 « L’Alouette », à la plus grande joie d’une spectatrice qui semble tout particulièrement apprécier cette page.


Haydn, justement, sera au programme du prochain concert des « Voix intimes », le 28 mai à 20 heures au Musée des Beaux-Arts. Le Quatuor Scaldis se joindra, pour l’occasion, à des solistes de la Chapelle Musicale de Tournai. Dans sa présentation liminaire, Dominique Huybrechts, altiste de cette formation et président de l’association Proquartetto, organisatrice du festival, invite d’ores et déjà à bloquer dans son agenda le week end des 6 et 7 mars 2010 qui permettra d’admirer le travail de luthiers d’aujourd’hui à l’occasion d’une série d’événements (expositions, conférences, ateliers, concerts) à la Maison de la Culture (voir ici). Les Quatuors Modigliani, Kuss et Terpsycordes devraient répondre présent.


Le site du Quatuor Fine Arts



Sébastien Foucart

 

 

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