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Regards sur le passé

Paris
Théâtre du Châtelet
03/05/2009 -  
Igor Stravinski : Pulcinella
Richard Strauss : Grande suite du «Chevalier à la Rose»
Maurice Ravel : La Valse

Anna Caterina Antonacci (mezzo), Francesco Meli (ténor), Alex Esposito (basse)
Orchestre national de France, Daniele Gatti (direction)


D. Gatti (© Silvia Lelli)


Ce programme de l’Orchestre national de France associait trois pages composées autour de la Première Guerre mondiale sous le signe de la danse, mais aussi du regard sur le passé: l’Italie de la première moitié du XVIIIe, la Vienne de Marie-Thérèse puis celle de François-Joseph.


Dans Pulcinella (1920) de Stravinski, préférant le ballet intégral à la Suite, plus souvent donnée, Daniele Gatti arrondit les angles par sa direction suave et gracieuse. La musique en paraît moins poivrée et frondeuse, plus sucrée et consensuelle qu’à l’ordinaire: l’humour se fait ici léger et souriant, mais manque d’ironie et de mordant, voire parfois d’allant. Le trio de solistes se coule sans peine dans cette esthétique, à commencer par Anna Caterina Antonacci, remplaçante de luxe pour Barbara di Castri, souffrante.


En seconde partie, la Grande suite du «Chevalier à la rose» (1910/1945), claire, souple et élégante, aurait cependant paru plus idiomatique si les textures en avaient été plus rondes et veloutées. Dans La Valse (1920), où Ravel fait d’ailleurs allusion à l’opéra de Strauss, l’orchestre sonne de façon plus capiteuse et colorée, le ton se fait davantage charmeur, mais Gatti élude toute la fièvre, la folie et l’urgence du propos, sinon dans la précipitation de la coda, les cinq dernières notes retentissant comme une sorte de fusillade.


Un concert guère mémorable, par conséquent, mais qui aura au moins eu le mérite de bénéficier au Sidaction, auquel Jean-Paul Cluzel, président de Radio France, a remis la recette de cette soirée, soit 30 000 euros.


Le site du Sidaction



Simon Corley

 

 

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