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Le quatrième homme

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
03/04/2009 -  et 5 (Bruxelles), 12 (London), 14 (Wien), 17 (Barcelona) mars 2009
Arnold Schönberg : Verklärte Nacht, opus 4
Alexander Zemlinsky : Lyrische Symphonie, opus 18

Solveig Kringelborn (soprano), Juha Uusitalo (baryton-basse)
Philharmonia Orchestra, Esa-Pekka Salonen (direction)


Esa-Pekka Salonen (© Clive Barda)



Dans les années 1990, le Philharmonia Orchestra a fait les beaux jours symphoniques et lyriques du Châtelet, où il était en résidence, mais aussi, quelques années plus tard, de la Cité de la musique, notamment sous la baguette d’un jeune Finlandais qui en était alors le «principal guest conductor». Alors qu’il s’apprête à quitter son poste de directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Los Angeles, Esa-Pekka Salonen a choisi de se consacrer à nouveau à cet orchestre londonien avec lequel il travaille depuis 1983 et auprès duquel il exerce depuis septembre dernier les fonctions de «principal conductor» et de conseiller artistique. Si le chef est déjà apparu successivement avec l’Orchestre de Paris (voir ici) et le Philharmonique de Radio France (voir ici) en décembre dernier, le Philharmonia, quant à lui, n’était pas venu dans la capitale, sauf erreur, depuis mai 2005: souffrant, Christoph von Dohnányi, à l’époque «principal conductor» et désormais «chef honoraire à vie», avait été remplacé par Günter Neuhold pour la reprise de l’Arabella mise en scène par Peter Mussbach (voir ici) et par Andrew Davis pour un concert symphonique (voir ici).


Dès sa première saison à Londres, Salonen propose un vaste cycle intitulé «City of dreams: Vienna 1900-1935»: étalé sur neuf mois (de février à novembre), il s’est ouvert voici quelques jours sur les Gurrelieder de Schönberg et se poursuit par un programme présenté dans plusieurs villes européennes, qui associe deux splendides pages postromantiques. Dans La Nuit transfigurée (1899/1917) de Schönberg, le chef souffle le chaud et le froid, alternant bouffées d’émotion et réserve distante, raideur et abandon, précipitation et alanguissement: un parti pris d’instabilité, hésitant entre ancrage dans la tradition et lecture moderniste, qui, s’il met sans doute bien en lumière la dualité de la partition, entre héritage et innovation, mais ne se fait pas sans solution de continuité et n’ôte rien aux faiblesses assez surprenantes des cordes britanniques.


De trois ans l’aîné de Schönberg, Zemlinsky, qui fut par ailleurs son beau-frère mais aussi l’un de ses rares maîtres, n’aurait-il pas mérité d’être reconnu comme le quatrième homme de la seconde «Ecole de Vienne»? C’est ce qu’inspire cette version de sa Symphonie lyrique (1922): Salonen s’attache en effet à montrer que bien mieux que de descendre du Chant de la terre, dont elle serait une sorte de sous-produit, l’œuvre annonce la rudesse expressive de Wozzeck. Une interprétation intense, plus sèche que luxuriante, en phase avec l’acoustique du Théâtre des Champs-Elysées, mais aussi avec des solistes engagés et habités, à défaut d’être vocalement convaincants: malgré son impressionnante carrure, Juha Uusitalo manque de projection et parle parfois plus qu’il ne chante, tandis que Solveig Kringelborn, guère plus audible et moins attentive à la diction, déçoit par des attaques imprécises et un vibrato excessif.


Le site de l’Orchestre Philharmonia
Le site d’Esa-Pekka Salonen
Le site de Juha Uusitalo



Simon Corley

 

 

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