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Dites-le avec des fleurs

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
01/29/2009 -  
Robert Schumann : Kinderszenen, opus 15 – Etudes symphoniques, opus 13
Frédéric Chopin : Ballade n° 4, opus 52
Serge Prokofiev : Sonate n° 7, opus 83

Denis Matsuev (piano)


Denis Matsuev (© Sony BMG masterworks)



Denis Matsuev est omniprésent cette saison à Paris: pas moins de quatre fois en concerto – après l’adaptation de la Deuxième symphonie de Rachmaninov (voir ici) et le Troisième de Prokofiev (voir ici), ce seront en effet le Premier concerto de Chostakovitch (27 et 28 mai) puis le Second concerto de Liszt (2 juillet) – mais une seule occasion est donnée de l’entendre en récital.


Agé de trente-trois ans, le pianiste offre une incarnation idéale aux clichés d’une école russe athlétique et infaillible. Un éléphant dans le magasin de porcelaine des Scènes d’enfants (1838) de Schumann? Matsuev ne contient certes pas toujours son énergie, mais c’est sa difficulté à trouver la simplicité requise qui gêne le plus: trop d’effets, de jeu sur les nuances dynamiques et de variations de tempo, culminant dans une «Rêverie» d’un goût vraiment très douteux. D’une lenteur surdimensionnée, les deux dernières pièces reviennent toutefois à une expression plus intériorisée. Le temps de recevoir une gerbe de fleurs des mains d’une spectatrice, il enchaîne sur les Etudes symphoniques (1835), dans lesquelles il insère deux des variations posthumes. Tour à tour monumental et démonstratif, il a de quoi impressionner quand il fait résonner des basses d’une belle profondeur et déferler les notes dans les pages rapides; il conclut toutefois sur un Allegro brillante peut-être «symphonique» mais surtout bruyant.


En début de seconde partie, au lieu du Premier scherzo de Chopin annoncé dans le programme, c’est la Quatrième ballade (1842), où il ne peut pas non plus s’empêcher de rouler des mécaniques. Ce Chopin à la Rachmaninov est couronné par la remise d’un nouveau bouquet, histoire sans doute de partir la fleur au fusil pour aborder la Septième sonate (1942) de Prokofiev: un répertoire qui, sans surprise, lui convient mieux, du moins dans le premier mouvement, où, au-delà de la démonstration de puissance, il parvient aussi à suggérer une atmosphère de désolation. Après un Andante plus glacial que caloroso, le Precipitato final, noyé sous des excès de pédale et de brutalité, verse dans le grand-guignolesque, à l’évidente satisfaction du public, qui obtient quatre bis.


Alternant pièces lyriques et virtuoses, Matsuev paraît plus à son avantage dans le soin qu’il apporte aux premières – l’Etude en ut dièse mineur, première des trois Pièces de l’Opus 2 (1889) de Scriabine, et «Octobre (Chanson d’automne)», extrait des Saisons (1876) de Tchaïkovski – que dans la façon brutale et spectaculaire dont il aborde les secondes – le Cinquième des dix Préludes de l’Opus 23 (1903) de Rachmaninov et l’arrangement par Grigory Ginsburg (1904-1961) de «Dans le château du roi des montagnes» extrait de Peer Gynt (1876) de Grieg.


Le site de Denis Matsuev



Simon Corley

 

 

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