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Flûte, alto et harpe

Paris
Théâtre 13
01/26/2009 -  
Arnold Bax : Trio élégiaque pour flûte, alto et harpe
Benjamin Britten : Sonate pour harpe, opus 83 – Lachrymæ, Reflections on a song of Dowland, opus 48
Toru Takemitsu : And then I knew ’twas wind
Claude Debussy : Sonate (n° 2) pour flûte, alto et harpe

Marina Chamot-Leguay (flûte), Serge Soufflard (alto), Valérie Kafelnikov (harpe)




Comme la plupart des phalanges parisiennes, l’Ensemble orchestral de Paris (EOP) s’attache à mettre ses musiciens sur le devant de la scène en proposant, parallèlement à sa saison symphonique, des concerts de musique de chambre. La plupart se déroulent salle Cortot, mais quelques-uns sont accueillis par le Théâtre 13: non loin de la place d’Italie, cet amphithéâtre de 250 places offre une acoustique tout à fait satisfaisante, et c’est donc dans le décor en bois de Sa Majesté des mouches qu’était donné ce programme construit autour du trio pour flûte, alto et harpe, association inédite jusqu’à ce que Debussy en fasse usage dans la deuxième du cycle de six sonates qu’il souhaitait dédier aux maîtres français du XVIIIe. Une œuvre-phare de la modernité, qui a suscité un abondant répertoire, tout en inspirant des regrets: nul doute en effet qu’il aurait ouvert des voies aussi prometteuses s’il avait pu expérimenter les combinaisons originales qu’il avait imaginées pour deux des trois dernières sonates de ce cycle, hautbois, cor et clavecin, d’une part, clarinette, basson, trompette et piano, d’autre part.


C’est seulement un an après cette Sonate pour flûte, alto et harpe que Bax écrivit un Trio élégiaque pour la même formation. Connaissait-il la partition de Debussy, parue courant 1916 chez Durand? De durée sensiblement équivalente et de caractère «impressionniste», cette page se présente toutefois d’un seul tenant et la harpe lui confère d’emblée une atmosphère franchement celtique, nullement incompatible avec le pastoralisme alors en vogue dans la musique britannique. La rare et tardive Suite pour harpe (1969) met en valeur Valérie Kafelnikov, invitée par ses deux collègues de l’EOP: quatre brefs mouvements (une énigmatique Ouverture, une brillante Toccata, le glas d’un inquiétant Nocturne et une ingénieuse Fugue) sont suivis d’un Hymne (St Denio) varié: plus développée, cette page conclusive n’est curieusement pas sans rappeler la poétique solennité du «Jardin féerique» de Ma Mère l’Oye. Vingt ans plus tôt, Lachrymæ (1950) pour alto et piano variait également un thème ancien, en l’occurrence une chanson de Dowland: évoquant le luth, la harpe peut se substituer sans peine au piano, mais la déception vient en revanche de la prestation trop imprécise de l’alto.


Il n’est pas surprenant que Takemitsu, sur lequel Debussy a exercé une influence essentielle, ait lui-même écrit une œuvre pour flûte, alto et harpe: And then I knew ’twas wind (1992) peut également évoquer l’ascèse vibrante de Webern ou de l’Extrême-Orient, mais l’interprétation ne parvient pas à faire de cette pièce autre chose qu’une juxtaposition de brèves sections, ce à quoi elle ne saurait être réduite. La soirée se conclut toutefois sur une note plus convaincante, avec une lecture souple et fluide de la Sonate pour flûte, alto et harpe de Debussy.


Le site du Théâtre 13



Simon Corley

 

 

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