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Un concerto classique

Paris
Salle Pleyel
01/23/2009 -  
Arnold Schönberg : Musique d’accompagnement pour une scène cinématographique, opus 34 – Concerto pour violon, opus 36 – Pelléas et Mélisande, opus 5
Hilary Hahn (violon)
Orchestre philharmonique de Radio France, Peter Eötvös (direction)


Sans recourir au prétexte d’un quelconque «anniversaire», l’Orchestre philharmonique de Radio France met à l’honneur Schönberg (1874-1951) en ce début 2009: en attendant, le 20 février, Pierre Boulez dans la La Nuit transfigurée, le Concerto pour piano (avec Mitsuko Uchida) et les Variations pour orchestre, c’est son successeur à l’Ensemble intercontemporain, Peter Eötvös, qui dirigeait également trois pages du compositeur autrichien, et ce avec une soliste non moins prestigieuse, Hilary Hahn.


A la différence de ces vedettes qui se contentent de faire tourner quatre ou cinq chevaux de bataille du grand répertoire, la violoniste met à profit sa notoriété pour prendre des risques et aborder des œuvres a priori moins gratifiantes – tout du moins au yeux d’un public qui n’a pas rempli Pleyel (mais la concurrence en ce vendredi soir était rude, notamment Nelson Freire au Châtelet, Hélène Grimaud à la Cité de la musique ou le deuxième volet de «Prades aux Champs-Elysées»). Ayant réalisé un enregistrement très remarqué du Concerto (1936) de Schönberg pour Deutsche Grammophon (voir ici), elle est l’une des rares à le présenter régulièrement en concert. L’acoustique de Pleyel lui est moins favorable que le disque, mais ce n’est pas nécessairement un inconvénient s’agissant d’une partition qui cultive le dialogue et la complémentarité plutôt que la confrontation. Jouant par cœur, elle maîtrise avec une aisance apparente les pièges d’un concerto réputé parmi les plus redoutables. Est-ce cette facilité qui laisse une impression parfois trop lisse, alors que d’autres en donnent une vision faisant davantage ressortir la lutte contre l’instrument? Ou bien faut-il penser que sa familiarité avec ce concerto permet à Hilary Hahn de lui conférer le statut de «classique» qu’elle ambitionne pour lui? En cela, elle peut s’appuyer sur un orchestre mobile et fin, d’une grande clarté, conduit avec une formidable sûreté par Peter Eötvös: un succès que vient couronner en bis l’incontournable Sarabande de la Deuxième Partita de Bach.


Le concert s’était ouvert sur une excellente Musique d’accompagnement pour une scène cinématographique (1930), incandescente et virtuose, précise et expressive, d’une belle qualité évocatrice, comme si Eötvös parvenait à jeter un pont entre la maturité dodécaphonique et la jeunesse postromantique, celle de Pelléas et Mélisande (1903). Le grand poème symphonique déçoit cependant, car sa riche écriture et son instrumentation fournie sonnent ici trop souvent de façon aussi épaisse et touffue que la forêt d’Allemonde: dommage pour la remarquable prestation des musiciens et le travail du chef, narratif mais sans pittoresque excessif – mais peut-être l’écheveau contrapunctique aura-t-il été mieux démêlé pour les auditeurs des radios sur lesquelles ce programme était diffusé en direct.


Le site de Hilary Hahn
Le site de Peter Eötvös



Simon Corley

 

 

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