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Tradition germanique

Paris
Salle Pleyel
11/22/2008 -  
Richard Strauss : Till Eulenspiegels lustige Streiche, opus 28 – Metamorphosen
Robert Schumann : Symphonie n° 2, opus 61

NDR Sinfonieorchester, Christoph von Dohnányi (direction)


C. von Dohnányi (© Stefan Malzkorn)


Second balcon quasi désert salle Pleyel pour la venue de l’Orchestre symphonique du NDR (Radio d’Allemagne du Nord) et de son chefdirigent, Christoph von Dohnányi, qui, en septembre 2004, a pris la suite de Christoph Eschenbach à ce poste: effet de la crise économique ou de la notoriété insuffisante d’une formation dont la précédente visite, voici exactement trois ans (voir ici), n’avait pas non plus grandement mobilisé les spectateurs du Châtelet?


Toujours est-il qu’après Madrid et Luxembourg, et avant Baden-Baden, elle fait de nouveau étape à Paris, avec un programme différent de celui de ces trois autres villes: les compositeurs sont les mêmes, mais le public français n’aura pas droit à Une vie de héros de R. Strauss (complété par la Première symphonie de Schumann), sans doute parce que le chef allemand a déjà dirigé en janvier dernier ce poème symphonique à la tête de l’Orchestre de l’Opéra national de Paris, laissant à cette occasion l’un des meilleurs souvenirs de la saison passée (voir ici).


Sa science n’est pas moindre dans Till Eulenspiegel (1895): la texture instrumentale paraît parfois trop ronde et confortable, mais le caractère picaresque du récit est magnifié par le soin apporté à la couleur et aux contrastes. Cinquante ans plus tard, Strauss se livre dans les Métamorphoses (1945) à une méditation sur les ruines du vieux continent. Plutôt que d’en souligner le caractère dramatique ou funèbre, Dohnányi laisse se déployer avec une grande lisibilité, de façon nostalgique et apaisée, le flux mélodique quasi ininterrompu de cette demi-heure de musique.


Bientôt octogénaire, celui qui, âgé de vingt-sept ans seulement, fut (à Lubeck) le plus jeune generalmusikdirektor d’Allemagne démontre dans la Deuxième symphonie (1846) de Schumann qu’il est l’un des derniers tenants d’une tradition qui suscite ici l’admiration autant que l’ennui. Admiration pour un discours parfaitement tenu et maîtrisé, qui, armé de certitudes, mais sans aucune arrogance, sait exactement où il va et dispense en outre une rassurante plénitude sonore, même si l’orchestre n’est pas infaillible – malgré un timbalier qui joue par coeur! – et demeure en retrait de certains de ses homologues allemands. Ennui tenant à une vision dépourvue d’aspérités, certes pas statique ou même épaisse, mais lente et académique, comme si la fièvre schumannienne était transcendée dans l’idéal classique d’une beauté admirable mais sans vie. Et aucun bis ne permettra hélas de dissiper cette impression mitigée.


Le site de l’Orchestre de la NDR



Simon Corley

 

 

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