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Des bienfaits de la médecine

Paris
Abbaye de Royaumont
09/20/2008 -  et 4, 6 (Amiens), 13 (Saint-Quentin-en-Yvelines), 15 (Creil) mai 2008
Charles Gounod : Le Médecin malgré lui

Olivier Naveau (Sganarelle), Marie-Paule Bonnemason (Martine), Bertrand Bontoux (Géronte), Sevan Manoukian (Lucinde), Olivier Hernandez (Léandre), Joëlle Charlier (Jacqueline), Julien Picard (Lucas), Sacha Michon (Valère), Thierry Mettetal (Monsieur Robert)
Orchestre de Picardie, Pascal Verrot (direction)
Sandrine Anglade (mise en scène), Claude Chestier (scénographie), François Rostain (maître d’armes)


J. Charlier (Jacqueline), P. Verrot (direction musicale)
(© Michel Chassat)



Du 30 août au 19 octobre, la saison musicale de l’abbaye de Royaumont reste fidèle à son éclectisme, à nul autre pareil: plus de quarante concerts cette année, honorant toutes les musiques, qu’elles soient anciennes, baroques, romantiques, contemporaines, orales ou improvisées, sans oublier la danse et les ateliers pour le jeune public. Première des deux Journées du patrimoine, ce samedi proposait également des découvertes en matière de patrimoine musical, au travers de trois manifestations consacrées à Charles Gounod: un «café-débat» autour de Joël-Marie Fauquet et Gérard Condé, précédé d’un récital de mélodies et suivi d’une version de concert du Médecin malgré lui (1858).


Parmi les dix-neuf formations que Royaumont organise en 2008 pour les musiciens, compositeurs, improvisateurs et chorégraphes, neuf jeunes chanteurs ont bénéficié, dans le cadre de l’Unité scénique opéra, d’un enseignement théorique et pratique pluridisciplinaire de trente-et-un jours répartis sur trois sessions, bénéficiant des conseils de Françoise Pollet pour la voix ainsi que de Nita Klein pour le théâtre et accompagnés par les chefs de chant Emmanuel Olivier et Hélène Lucas. La dernière décade ne se tiendra qu’en janvier prochain, mais à l’issue des deux premières, le résultat se révèle déjà plus qu’encourageant, le public ayant réservé un excellent accueil à cet avant-goût de ce que sera le spectacle complet proposé à partir de mai prochain.


Avant même de découvrir la mise en scène de Sandrine Anglade et la scénographie de Claude Chestier, on s’amuse déjà, que ce soit sur scène en rang d’oignons ou dans la salle. Il est vrai que les incontournables Jules Barbier et Michel Carré tenaient ici un sujet de choix, qu’ils n’ont guère eu à adapter pour en tirer le livret de cet opéra comique en trois actes. Conformément aux usages du genre, les dialogues parlés tiennent une place relativement importante durant ces deux heures de spectacle, mais la verve inaltérable de Molière ne cesse d’y insuffler un air revigorant. La partition n’est pas en reste, d’une constante qualité d’inspiration, entre pastiche baroque, vivacité rossinienne et tentation mozartienne: un véritable diamant dont la rareté à l’affiche est difficilement explicable.


Pascal Verrot se démène à la tête d’un Orchestre de Picardie pas toujours irréprochable, tandis que les chœurs de bûcherons ou de paysans sont assurés par tout ou partie des neuf solistes. Dans l’acoustique un peu délicate du réfectoire des moines, ceux-ci paraissent parfois trop verts ou légers, mais n’en sont pas moins attentifs à l’essentiel (diction, justesse, style). Faisant face au rôle écrasant de Sganarelle, Olivier Naveau campe une figure effarée à la Dany Boon et prend de l’assurance au fil de la représentation. Parmi les hommes se distingue tout particulièrement le tonitruant Géronte de Bertand Bontoux, pater profundus non moins berné qu’un traditionnel barbon. Chez les femmes, Joëlle Charlier incarne une nourrice aussi vocalement assurée que dramatiquement subtile – presque trop au regard du caractère rustique de son personnage.


«Nous faisons tous ce que nous savons faire»: la morale de ce Médecin malgré lui, qu’il ne faudra pas manquer lorsqu’il reviendra d’ici quelques mois, sied tout autant au travail accompli par les jeunes stagiaires.


Le site de la Fondation Royaumont



Simon Corley

 

 

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