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Danses grinçantes

Paris
Institut néerlandais
09/20/2008 -  
Béla Bartók : Quatuor n° 4, sz. 91
Guus Janssen : Café society uptown (Quatuor n° 3)
Dimitri Chostakovitch : Quatuor n° 8, opus 110

Mondriaan Kwartet: Jan Erik van Regteren Altena, Edwin Blankenstijn (violon), Annette Bergman (alto), Eduard van Regteren Altena (violoncelle)


Le Quatuor Mondrian (© Bruno Deville)



L’Institut néerlandais n’est pas le dernier, tant s’en faut, des centres culturels de la capitale à proposer des activités musicales, et ce à des tarifs défiant toute concurrence. Ainsi de ces trois jours proposant, à 5 euros par concert (ou 15 euros les quatre), un mini-festival de quatuors à cordes qui couvre une vaste palette de styles: classique (Quatuor d’Amsterdam), romantique (Quatuor d’Utrecht), «fusion» (Quatuor Zapp).


Constitué en 1982, le Quatuor Mondrian a emprunté son nom à un peintre hollandais, comme les Quatuors Vermeer et Rubens, mais le choix d’un maître de l’abstraction traduit sa prédilection pour la musique moderne et c’est donc à lui qu’est échu le volet «contemporain» – comprendre, pour l’essentiel, «XXe siècle» – de ce week-end. Il est sans doute entrée en matière plus commode que le Quatrième quatuor (1928) de Bartók: difficile de trouver d’emblée le mélange de précision et de sauvagerie, de poésie et d’objectivité, d’autant que les musiciens ont tendance à souligner les effets de la partition (Allegretto pizzicato).


Les Mondrian collaborent de longue date avec Guus Janssen (né en 1951), qui, pour leur vingt-cinquième anniversaire, leur a dédié son troisième quatuor, Café society uptown (2007): le titre évoque un des hauts lieux de contreculture new-yorkaise, où Mondrian, qui travaillait alors à son Broadway boogie-woogie (1942), pouvait entendre notamment les pianistes Pete Johnson, Albert Ammons et Meade Lux Lewis. Comme le précise le compositeur, «il aimait encore plus danser et selon des témoins, cela avait l’air carré et guindé. Les blocs qui constituent l’œuvre dansent en quelque sorte de façon comparable.» De fait, la musique adopte le rythme et la basse caractéristiques du boogie, mais, au fil de ces onze minutes d’un seul tenant, grinçantes et répétitives, le mécanisme se détraque progressivement.


Le Huitième quatuor (1960) de Chostakovitch possède aussi ses danses grinçantes, mais le Quatuor Mondrian ne se borne pas à en souligner cet aspect: le Largo initial se déploie sans pathos ni froideur, l’Allegro molto prend l’auditeur à la gorge et l’Allegretto n’en rajoute pas dans l’ironie, tandis que les deux Largo conclusifs frappent par leur densité expressive. Une interprétation exemplaire et très complète, d’autant plus remarquable que les références ne manquent pas dans ce quatuor qui peut sans doute être tenu pour le plus populaire de la seconde moitié du siècle dernier.


Le site du Quatuor Mondrian
Le site de Guus Janssen



Simon Corley

 

 

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