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Un palimpseste idyllique Paris Palais Garnier 02/09/1999 - et 10, 12*, 13, 16, 19, 20 février 1999 Léo Delibes : Sylvia John Neumeier (chorégraphie)
Yannis Kokkos (décors et costumes)
Orchestre lyrique de Paris, Stéphane Denève (direction) "Je veux aujourd'hui faire une profonde et incurable plaie en la dure poitrine de la plus cruelle nymphe qui ait jamais appartenu à la troupe de Diane."
Prologue d'Aminta, Pastorale du Tasse, 1573
Lavée de toute anecdote, la nouvelle version de Sylvia créée pour le Ballet de l'Opéra de Paris en 1997 par John Neumeier se déroule sans jamais se diluer dans le superflu. Seule compte ici la tragédie sous-jacente qui n'altère cependant pas la fraîcheur de l'ensemble ; même si inéluctablement le drame doit l'emporter.
Mêlant intrigue mythologique et roman du Tasse, la chorégraphie, en complète adéquation avec la musique, sans heurts, longueurs ni faute de goût, traduit parfaitement l'élégance du corps de ballet parisien. Neumeier use d'une poétique de l'image correspondant à la limpidité des lignes et des couleurs des décors "à la Magritte" (arbre bleu sur ciel vert) de Yannis Kokkos. Les Etoiles et Premiers danseurs du ballet ont trouvé un langage à leur image, gracieux et riche.
Les pas de deux, sensuels, disent la tendresse pudique de deux êtres et rythment ce mouvement fluide, comme une vague marine. C'est la pureté retrouvée d'une danse sacrée aux pieds d'un Olympe idyllique.
Anne Laure Carrega
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