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Faut-il fermer le Royal Albert Hall ?

London
Royal Albert Hall
08/13/2008 -  
Maurice Ravel: La Valse
Anders Hillborg: Concerto pour clarinette (Peacock Tales)
Hector Berlioz: Symphonie Fantastique

Martin Fröst (clarinette)
Göteborgs Symfoniker, Gustavo Dudamel (direction)


G. Dudamel (© Riccardo Musacchio)


Gustavo Dudamel a été projeté sur le devant de la scène musicale avec une rapidité extraordinaire. Après avoir séduit le Monde musical avec son Orchestre Simon Bolivar du Venezuela, il a été nommé directeur musical de l’Orchestre de Göteborg et devrait prendre la relève d’Esa-Pekka Salonen à Los Angeles. Le public parisien a pu l’apprécier dans une très dynamique Septième Symphonie de Beethoven avec l’Orchestre Philharmonique de Radio-France (lire ici). Il faut hélas admettre que ce concert londonien avec l’Orchestre de Göteborg est une grande déception.


La Valse de Ravel ne décolle à aucun moment. Dudamel maintient un tempo assez rigide et ne se relâche que dans les dernières pages. L’orchestre manque terriblement de couleur avec en particulier des cordes noyées sous les interventions des vents. Le concerto d’Anders Hillborg est assez surprenant, le soliste joue tout autant qu’il mime et danse sa partie tandis que la lumière de la salle passe par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel un peu mauvais disco. La virtuosité du clarinettiste est évidente mais au final, cette œuvre manque de continuité, son orchestration est assez banale, et surtout elle se révèle bien longue et très prétentieuse. Dans le bis de musique klezmer, il y a bien plus de musique, de simplicité et d’honnêteté.


On pouvait attendre beaucoup de la Symphonie Fantastique. Il faut hélas déchanter. Les cordes ne sont pas assez ensemble et de nombreux tuttis manquent terriblement de clarté. Dudamel choisit des tempi assez lents, ce qui somme toute, convient assez bien aux capacités de l’orchestre. Au final, voici une Symphonie tout sauf Fantastique. A nouveau, les dernières pages prises à un tempo plus rapide ne rattrapent pas ce qui est une exécution très moyenne.


La tradition aux Proms est de donner de nombreux bis. Cependant, après une page de Stenhammar assez émouvante, Tico-Tico, même joué avec panache est-il le meilleur choix pour clore ce concert ? C’est certes un truc sûr pour avoir quelques bravos mais n’est-ce pas un peu déplacé, voire vulgaire ?


Au-delà de ce qui peut être une simple méforme, le vrai problème que pose ce concert est que la salle du Royal Albert Hall dans laquelle se déroule les Proms est une salle beaucoup trop grande et que la majorité des ensemble qui s’y produisent sont incapables de s’entendre et de se faire entendre de façon satisfaisante. Un ensemble comme celui de Göteborg qui n’est pas un orchestre de premier plan n’a aucune chance de bien sonner. Le Royal Albert Hall, grand établissement victorien situé près des prestigieux Royal College of Music et Imperial College, est une salle qui a été utilisée pour des matches de tennis ou des concerts de rock. La tradition qui consiste à enlever les fauteuils permet une réelle démocratisation de la musique mais il ne faut pas que la qualité en souffre. Ce n’est pas la première fois que le public s’amuse mais au final, c’est une des pires acoustiques d’Europe. Covent Garden a également pratiqué des Proms vers la fin de la saison. C’est une meilleure salle qui convient mieux au classique.


Pourquoi ne pas décider ce qui paraît évident qui est de rendre l’Albert Hall au rock et de déplacer la saison des Proms dans une salle digne des œuvres, des artistes et du public ?



Antoine Leboyer

 

 

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