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Quand perfection ne rime pas avec émotion

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
06/17/2008 -  
Johann Sebastian Bach : Partita n° 2, BWV 826
Ludwig van Beethoven : Sonate pour piano n° 32, opus 111
Johannes Brahms : Klavierstücke, opus 119
Karol Szymanowski : Variations sur un thème populaire polonais, opus 10

Krystian Zimerman (piano)


(© Kasskara)


Le précédant récital de Krystian Zimerman au Bozar, il y a trois ans, s’était conclu par une standing ovation. Cette consécration n’a pas été renouvelée cette fois-ci bien que l’accueil fût chaleureux ; une partie du public aurait-elle été désorientée par l’approche du pianiste polonais ? C’est que l’exigence et l’intransigeance qui animent ce musicien rare (une cinquantaine de concerts par saison, donnés sur ses propres instruments) conduisent, comme ce fut le cas lors de cette soirée, à des lectures plastiquement admirables mais qui apparaissent plus calculées qu’habitées.


Ce qui fonctionne dans Bach peut ainsi frustrer dans Beethoven. Son jeu contrôlé à tous les niveaux (sonorité, intonation, respiration, rythme, …) profite pleinement à une Deuxième Partita tracée à la pointe sèche, vive d’allure, économe en legato et à la polyphonie savamment éclairée. Sans doute cette œuvre supporte-t-elle davantage d’invention et de joie. Mais ce souci du détail – au point qu’un technicien entre sur scène après le Bach pour changer le clavier ! – peut laisser sur le bord du chemin les tenants d’un Opus 111 (1821-1822) plus vécu que simplement joué, plus organique que minéral. Zimerman a repris récemment l’ultime sonate de Beethoven après l’avoir laissée reposer durant vingt-cinq ans ; il n’empêche que cette lecture sans mauvaise surprise, ni faute de goût, bouleverse peu.


Défendus dans le même esprit, les Klavierstücke opus 119 (1893) de Brahms offrent à Krystian Zimerman l’occasion de déployer dans le premier Intermezzo un chant d’une beauté lumineuse. Et ici aussi, la définition des phrasés s’avère exemplaire. Pour sa prestation bruxelloise, le pianiste préfère Szymanowski à Chopin : heureuse initiative dans la mesure où le premier ne sera jamais assez joué. Sans compter parmi les pages les plus abouties de son auteur, les Variations sur un thème populaire polonais (1900-1904), spectaculaires en leur virtuose conclusion, permettent de terminer la soirée sur un feu d’artifice. Pas d’esbroufe, faut-il le préciser, mais malgré tout beaucoup d’effets propres à soulever l’enthousiasme. Et c’est sur une note d’humour justifiant l’absence de bis que Krystian Zimerman prend congé du public.


Si la liste des pianistes invités par le Bozar cette saison fut prestigieuse, celle qui s’annonce pour 2008/2009 ne l’est pas moins, que du contraire. L’amateur de piano retrouvera de nouveau Grigory Sokolov (24 mars) et, surtout, Alfred Brendel (17 novembre) qui met un terme à sa carrière à la fin de cette année, mais également d’autres noms qui n’étaient plus apparus à l’affiche dans la capitale depuis quelques saisons, du moins en solo, comme Leon Fleisher (19 novembre), Murray Perahia (2 février), Nelson Freire (17 février) et, en ouverture de saison, Aldo Ciccolini (29 août), un des doyens du clavier (avec Earl Wild).


Ne doivent pour autant être oubliés András Schiff, dans un programme entièrement axé sur Joseph Haydn (14 février), Arcadi Volodos (10 mars) ou encore Radu Lupu (6 mai) ainsi que, au Conservatoire cette fois-ci, Elisso Wirssaladze (9 mars). Et ceux qui goûtent l’instrument ne manqueront pas les prestations des pianofortistes Jos van Immerseel (19 janvier) et Andreas Staier (3 février).





Sébastien Foucart

 

 

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