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Concert d’adieu de Kazushi Ono

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
06/15/2008 -  
Olivier Messiaen : Couleurs de la Cité Céleste
Richard Strauss : Duett-Concertino pour clarinette, basson et orchestre à cordes – Ein Heldenleben, opus 40


Jan Michiels (piano), Ivo Lybeert (clarinette), Dirk Noyen (basson)
Orchestre Symphonique de la Monnaie, Kazushi Ono (direction)




(© Johan Jacobs/La Monnaie)


Kazushi Ono quitte son poste de directeur musical de la Monnaie avec une nouvelle production de La Force du destin et ce concert d’adieu dont le programme valorise tous les pupitres de l’orchestre. Le chef japonais, attendu à l’Opéra de Lyon, renouvelle sur la scène de la Salle Henry Le Bœuf l’excellente impression laissée la semaine passée dans la fosse de l’opéra national.


Année Messiaen oblige, l’Orchestre Symphonique de la Monnaie se devait d’honorer le compositeur français. Couleurs de la Cité céleste (1963) permet d’apprécier le travail des percussionnistes dans lequel s’intègre sans peine la prestation soignée de Jan Michiels au piano. Une définition d’ensemble scrupuleuse évite tout effet de saturation, et ce malgré le sentiment de grandeur, par moments écrasant, créé par la rangée de cuivres. A noter que la Monnaie produira le 14 décembre prochain au Bozar un concert confié à Sylvain Cambreling qui dirigera Eclairs sur l’Au-Delà à la tête du SWR Sinfonieorchester Baden-Baden und Freiburg.


Une poignée d’œuvres de Richard Strauss se font rarement entendre au concert. Ainsi en est-il du Duett-Concertino pour clarinette, basson et orchestre à cordes (1947), aimable partition d’esprit néo-classique dans laquelle deux solistes et chefs de pupitre de l’orchestre dévoilent leur savoir-faire. Les figures virtuoses sont réalisées sans histoire tandis que les cordes apportent un soutien suffisamment vivant et léger.


Presque un demi-siècle sépare cet ouvrage, finalement anecdotique, d’Une vie de héros (1897-1898). Une telle confrontation illustre idéalement la trajectoire artistique de Richard Strauss, remarquablement analysée dans le (toujours très soigné) programme de salle de la Monnaie. Ce vaste poème symphonique appelle une direction théâtrale, soucieuse de clarté et d’une grande maîtrise formelle afin d’en révéler tout à la fois l’impact et les qualités d’écriture, ce que réussit brillamment Kazushi Ono. C’est également l’occasion d’effectuer une revue de détail de l’orchestre. Sans pouvoir être comparée aux plus grandes phalanges, cette formation dispose de nombreuses qualités intrinsèques qui font mouche, et ce tant à titre collectif qu’individuel. Il convient, à cet égard, de saluer les admirables interventions pleines de tempérament du konzertmeister Tatiana Samouil, très sollicitée.


Une colossale (et amplement méritée) standing ovation salue celui qui, au terme d’un mandat débuté en septembre 2002, aura marqué de son empreinte son passage à la Monnaie ; un succès public et critique que son successeur, pour l’heure inconnu, aura fort à faire pour réitérer. Pour reprendre l’intitulé du dernier épisode d’Ein Heldenleben, le héros du jour peut se retirer, satisfait du travail accompli.





Sébastien Foucart

 

 

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