About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Trois Nord-américains à Paris

Paris
Salle Pleyel
05/16/2008 -  
Jacques Hétu : Le Tombeau de Nelligan, opus 52 (création française)
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour piano n° 25, K. 503
Johannes Brahms : Symphonie n° 3, opus 90

Richard Goode (piano)
Orchestre philharmonique de Radio France, Peter Oundjian (direction)


Pour son rendez-vous coutumier du vendredi à Pleyel, l’Orchestre philharmonique de Radio France a invité pour un court concert – à peine une heure et quart de musique – deux artistes et un compositeur nord-américains relativement peu connus en France. Né en 1955, directeur musical de l’Orchestre symphonique de Toronto, sa ville natale, depuis 2004 et premier chef invité de celui de Detroit depuis 2006, Peter Oundjian s’est précédemment illustré en devenant en 1981 premier violon du Quatuor de Tokyo, que des problèmes musculaires l’ont contraint à quitter en 1996.


Il a choisi de débuter la soirée par la création française du Tombeau de Nelligan (1991) du Canadien Jacques Hétu (né en 1938). Commande pour le cinquantième anniversaire de la mort d’Emile Nelligan (1879-1941), figure nationale de la littérature québécoise qui conjugua la précocité météoritique d’un Rimbaud à la folie d’un Hölderlin, cette pièce d’une durée de onze minutes va au-delà d’une prévisible élégie pour adopter un ton expressionniste, lyrique et violent. Somptueuse et raffinée, la pâte orchestrale ne cultive cependant pas l’âpreté qu’aurait pu inspirer la personnalité schizophrénique du poète, telle qu’elle ressort de l’interview du compositeur par François-Xavier Szymczak reproduite dans les notes de programme, le langage paraissant quant à lui davantage hérité de Honegger que de Messiaen ou Dutilleux dont Hétu vint suivre l’enseignement à Paris.


Autre musicien dont le nom est peu familier du public français, le New-yorkais Richard Goode, soixante-cinq ans le 1er juin prochain, interprétait ici, deux jours après un récital au Théâtre des Champs-Elysées, le Vingt-cinquième concerto (1786) de Mozart: sans avoir à hausser le ton face à un effectif réduit (trente-deux cordes) ni jamais se mettre en vedette, une lecture apollinienne, parfaitement équilibrée et maîtrisée, techniquement impeccable, de bon ton mais sans fadeur, qui n’a que les défauts de ses grandes vertus – un petit manque d’élan dans l’Allegro maestoso, de poésie dans l’Andante, d’esprit ludique dans l’Allegretto. En bis, la Sarabande de la Quatrième partita de Bach met encore mieux en valeur ce piano souverain et distingué.


En seconde partie, Peter Oundjian dirige une Troisième symphonie (1883) de Brahms à la fois souple et puissante, volontiers dramatique, éclairant aussi bien son versant héroïque que son climat pastoral. Il en est certes de plus analytiques, intimidantes ou unitaires, mais cette approche sincère et intuitive, refusant de coupables alanguissements dans le fameux Poco allegretto, convainc l’orchestre autant que les spectateurs, la principale déception provenant d’une finition instrumentale imparfaite, avec un Philhar’ en petite forme, nonobstant l’excellente prestation de Xavier Agogué, troisième cor faisant office de premier solo pour l’occasion.



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com