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Bruckner authentique

Paris
Salle Pleyel
05/13/2008 -  
Richard Wagner : Eine Faust-Ouvertüre
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour violon n° 4, K. 218
Anton Bruckner : Symphonie n° 3

Julia Fischer (violon)
Orchestre national de Lyon, Jun Märkl (direction)


Ces dernières saisons, plus qu’aucune autre formation de région, l’Orchestre national de Lyon a multiplié les visites à Paris avec Jun Märkl, qui en est le directeur musical depuis septembre 2005: dès le mois suivant son entrée en fonction (voir ici), puis en décembre 2006 (voir ici) et en mai 2007 (voir ici), et encore faut-il y ajouter les concerts avec d’autres chefs, comme voici quelques semaines seulement à la Cité de la musique, sous la direction de Thierry Fischer.


De structure classique (ouverture/concerto/symphonie), le programme débutait avec l’Ouverture pour Faust (1840/1855) de Wagner: si la cohésion et la précision des cordes laissent à désirer, Märkl maintient efficacement l’élan et la tension. Après le Troisième concerto de Mozart en janvier 2007 avec l’Orchestre de Paris (voir ici), Julia Fischer se présente cette fois-ci avec le Quatrième (1775), mais toujours avec la même finesse et la même élégance. Elle n’entend nullement révolutionner la conception de l’œuvre, mais, ce qui n’est pas moins difficile, en restituer avec une radieuse musicalité et un parfait naturel tout le charme et la poésie, sans la moindre mièvrerie. En bis, la violoniste allemande reste dans la tonalité () de la soirée avec le Vingtième caprice (1817) de Paganini, avec son effet de bourdon qui renvoie au mouvement final du concerto de Mozart.


La Troisième symphonie (1873) de Bruckner a connu, face aux réactions du public et aux hésitations du compositeur, de nombreux états successifs. En février 2007 à l’Opéra de Paris, Eliahu Inbal en avait ainsi dirigé l’étonnante première mouture (voir ici). Bon nombre d’interprètes continuent cependant à s’en tenir à la version raccourcie et remaniée de 1889, alors même que celle de 1877-1878, éditée en 1981 par Nowak, paraît sans doute préférable – elle a d’ailleurs été adoptée par des personnalités aussi différentes que Gielen, Haitink, Harnoncourt ou Solti. Une «authenticité» qui évoque celle des partitions de Moussorgski décapée des «corrections» apportées par Rimski, mais qui avec ses silences, son caractère volontiers abrupt et intransigeant, rend la symphonie beaucoup plus difficile à aborder.


De fait, Märkl peine à unifier les différentes sections des premier et dernier mouvements, abusant des fluctuations de tempo, des ralentis et des effets, tirant le propos vers l’opéra davantage que vers le sacré ou même le concert, comme si le chef invité permanent de la Staatsoper de Bavière prenait ici le pas sur l’ancien élève de Celibidache. Bruckner a certes dédié à Wagner cette Troisième, dont la version originale était émaillée de citations de susciter l’embarras du maître de Bayreuth, mais ce répertoire, moins que tout autre, ne peut supporter la complaisance et la facilité. Se laissant parfois aller à des effets spectaculaires aussi bien qu’à un mol enlisement, l’approche du chef allemand, plus monumentale que solennelle, soucieuse de plastique sonore voire de pittoresque, offre néanmoins de beaux moments, fondés sur un orchestre tout à fait solide, comme l’Adagio quasi andante ou le Scherzo, avec sa coda disparue dans la version de 1889.


Le site de l’Orchestre national de Lyon
Le site de Julia Fischer



Simon Corley

 

 

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