About us / Contact

The Classical Music Network

Ambronay

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Second week-end du Festival d’Ambronay

Ambronay
Chapelle de Jujurieux
09/25/1999 -  

Samedi 25 septembre
17h00 Chapelle de Jujurieux
Molière, Lully : Le Mariage forcé
Nicolas Marié (Sganarelle), Dominique Daguier (Geronimo, le magicine, Alcantor), Stéphane Höhn (Marphurius, Alcidas, Lycaste), Laurent Collard (Pancrace), Anne Malraux (Dorimène, une Egyptienne), Delphine Collot (La Beauté, une Egyptienne)
Véronique Elouard, Luis Gomez (danseurs)
Nicolas Vaude (mise en scène), Véronique Elouard (chorégraphie), Pascale Bordet (costumes), Christian Drillon (lumières)
Ensemble instrumental, Olivier Baumont (direction et clavecin)

20h30 Abbatiale d’Ambronay
Le Couronnement du Roi Georges II
(Purcell, Haendel)
Choeur New College d’Oxford, Académie Sainte Cécile, Edward Higginbottom (direction)

Dimanche 26 septembre
Alessandro Scarlatti : Sedecia, Re di Gerusalemme
Gérard Lesne (Sedecia), Philippe Jarousski (Ismaël), Virginie Pochon (Anna), Joseph Cornwell (Nadabbe), Raimonds Spogis (Nabucco)
Il Seminario Musicale

A la Renaissance, Le Pogge posait déjà la question : un vieux doit-il se marier ? Dans la comédie-ballet de janvier 1664, donnée dans l’appartement bas de la Reine Mère, au Louvre, Molière explore le côté burlesque de la question. Un " vieux ", Sganarelle, croit conclure une bonne affaire en se mariant. Le parti est joli, et lui-même se trouve pas mal du tout. Mais les remords l’envahissent quand il s’aperçoit, du fond de sa niaiserie, que la jeune demoiselle n’a pas trouvé d’autre moyen pour sortir du carcan familial. D’autant plus que sa petite cassette tintinnabulante pourra toujours servir : elle est autant visée par la future épouse que la fragilité de cette vieille carcasse. Entre élan et frilosité, le vieux ne sait que faire. Certains cauchemars – joués réellement sur la scène – s’ajoutent à ses craintes : " Les songes sont comme des miroirs ". Il consulte alors trois personnages ridicules, un scolastique, un sceptique, et un magicien. Aucun n’esquisse l’ombre d’une réponse malgré la prolixe rhétorique dont ils font preuve. Il doit lui-même se rendre à l’évidence : c’est lui le dindon de la farce. Malgré toutes ses protestations, il sera bien obligé de se marier.
Dans un espace réduit, Nicolas Vaude met très habilement en scène cette petite farce, où les deux personnages principaux, Nicolas Marié (le bien nommé) et Dominique Daguier font merveille. Toutefois le reste du spectacle n’est pas toujours à la hauteur. Les danses paraissent décalées, de même que certains autres comédiens. Dans de courtes et rares interventions les musiciens réunis par Olivier Baumont font preuve d’engagement et apportent un heureux complément à la pièce.

Dans le jazz, quand un ensemble ne danse pas, ne chante pas, n’a pas d’enthousiasme, on le remarque vite. La musique cérémonielle, avec son côté vertical, raide, peut faire illusion un moment. Pourtant, force est de constater, qu’à côté du professionnalisme habituel du choeur d’Higginbottom, l’Académie Sainte Cécile n’est pas très enthousiaste, malgré son beau pupitre de trompettes naturelles (sans trou) emporté par la virtuosité de Monsieur Madeuf. Le répertoire, pour ce genre de circonstances, est bien sûr tiré de la Bible, là où le pouvoir temporel puise ses plus mystérieuses et puissantes forces. C’est l’onction qui donne le prétexte du premier Zadok, the Priest d’Haendel. Le Te Deum laudamus de Purcell fait partie du répertoire habituel des maîtrises anglaises. La distinction toute britannique convient bien, même si un peu plus d’attention au côté théâtral de cette pièce avec soliste aurait davantage capté l’attention. Les " trebles " chantent avec beaucoup de souffle dans la voix – cela peut gêner même les partisans de ce type d’esthétique. Un remarquable baryton issu du choeur s’illustre dans le O sing unto the Lord du même Purcell. Deux belles pièces du Saxon peuvent clore l’épisode : Let thy hand strengthened, où l’enthousiasme fait enfin son apparition, et King shall rejoice qui débute par une remarquable introduction instrumentale. Le choeur, à la fois puissant et délicat, remplit bien sa tâche.

Composé à Rome en 1706, Sedecia fait partie de l’important corpus des oratorios d’Alessandro Scarlatti. Dans les précédents festivals, Fabio Biondi en avait ressuscité quelques-uns. Dans cette histoire morale et politique, il est question de royauté et de constance morale. Sedecia, roi de Jérusalem est confiant face à l’avancée des troupes babyloniennes dirigées par le tyran Nabucco. Un portrait psychologique des différents personnages est esquissé au cours de la première partie. Ensuite, c’est la défaite, à la fois militaire et morale : Sedecia succombe dans son rôle même : sa divinité s’évanouit, il ne lui reste plus que sa fragilité humaine. Son fils, Ismaël veut pourtant le secourir mais meurt, suite à cette ultime tentative. Le roi déchu aura les yeux transpercés et constituera le butin le plus emblématique du conquérant. Les rôles sont inversés, et Nabucco devient le roi " suprême ".
Scarlatti trouve son fil conducteur dans un rythme pointé caractéristique qui parcourt tout l’ouvrage. Même si certains développements peuvent paraître académiques, la partition recèle quelques moments magnifiques, et la combinaison des instruments obligés dans les airs éloigne toute routine. De manière générale, les duos sont particulièrement réussis.
Un Seminario musicale bien rôdé pour se genre de répertoire (merveilleux continuo de Bruno Cocset et Richard Myron) accompagnait un ensemble assez inégal de chanteurs. Chez Gérard Lesne, en forme et très audible, on retrouvait ses qualités – une belle couleur naturelle – et ses petits défauts – chant très ouvert, importants changements de dynamiques dans les vocalises. L’autre faslettiste, Ismaël, " sopraniste ", relevait plus de la curiosité vocale que de l’art du chant, malgré sa musicalité évidente. Il a toujours été difficile – impossible plutôt – pour un homme de chanter dans le registre de soprano sans être castré. On retrouve donc chez Philippe Jarousski des défauts qui ne viennent en aucun cas de sa personnalité mais du type de voix où il se risque : timbre vert, sans pulpe, sur la corde, sons poussés dans les aigus tonitruants. La seule chose correcte : les vocalises. La différence est d’autant plus frappante à côté de la grande classe vocale de Virginie Pochon qui domine aisément la soirée. Chaque fois qu’elle intervient, une réelle émotion est présente, comme dans ses deux airs magnifiques qui concluent la première partie et commencent la seconde. Cornwell, pas très clair dans les vocalises rapides, et Spogis remplissent bien leur rôle. Une performance tout à fait honnête pour une belle partition.

Le jeudi 30 septembre, les Cyclopes se produisent à la chapelle Lalande de Bourg-en-Bresse. Bibiane Lapointe, Thierry Maeder (claviers), Pablo Valetti, Amandine Beyer (violons) et Guido Balestracci (viole de gambe) scruteront les " Réjouissances et ténèbres à la Cour de Vienne ", avec Valentini, Bertali, Froberger, Abel, Schmelzer, et Biber.
Les vendredi 1er et dimanche 3 octobre, Ton Koopman donnera corps à Samson, de Haendel, avec l’Académie Baroque européenne d’Ambronay et l’European Union Baroque Orchestra, dans les murs du théâtre de Villefranche. Jeremy Ovenden tiendra le rôle titre avec à ses côtés, Anne Grimm dans Dalila, Ronan Nédélec dans Manoa, Bernhard Landauer sera Micah, et Claude Darbellay, Harapha. C’est Jean Larcornerie qui mettra en scène cet oratorio en trois actes, tiré d’un livret de Milton. On pourra également voir cette production au théâtre de Vevey, en Suisse, au théâtre d’Avignon, à l’Opéra Comique de Paris, et au Festival Wratislavia Cantans de Wroclaw, en Pologne.
Le samedi 2 octobre, la Tour Dauphine d’Ambronay accueillera, en fin d’après-midi, le Quartet Egidius dans " Ronsard et les Néerlandais ", avec Muret, Lassus, Arcadelt, de Castro, Regnart, Sweelinck et Pevernage. Le soir, résonneront dans l’abbatiale quelques tubs baroques : un concerto grosso (opus VI, n°12) de Haendel, le Nisi Dominus de Vivaldi (Robin Blaze, countertenor), la suite n°2 de Bach et les Quatre Saisons de même Vénitien, par The English Concert de Trevor Pinnock.
Dans la matinée du 3 octobre, la Tour Daunphine accueille La danse du Diable de Paul O’Dette à la vihuela et guitare baroque. Le grand luthiste américain troque son instrument pour nous faire découvrir Alonso Mudarra, Luys de Narvez, et Santiago de Murcia : passacaille, tientos, fantaises, fandango, folias, canarios, tarantella se disputerons la première place sous ses doigts experts et poétiques.
Avec les forces combinées du Parlement de Musique et de la Maîtrise de Bretagne, Martin Gester met de nouveau à l’honneur Haendel avec le Te Deum pour la paix d’Utrecht, un Anthem As pants the hart, le concerto grosso opus III, n°6 et le Jubilate pour la paix d’Utrecht. Ce sera dans la soirée du dimanche 3, à l’abbatiale d’Ambronay.

Cantates morales et madrigaux spirituels au XVIIe siècle feront la joie des mélomanes qui se seront rendus dans l’Eglise de Treffort, le mercredi 6 octobre. Luigi Rossi et Claudio Monteverdi bénéficieront des soins de l’ensemble Vivete Felici.
Le feu vocal de Guillemette Laurens s’exprimera une fois de plus dans El canto mediterraneo avec le Capriccio Stravagante du fougueux Skip Sempé : Scandello, Zanetti, Encina, Caccini, Monteverdi, Frecobaldi, Ortiz, Vecchi émailleront ce récital du jeudi 7 octobre (église de St Maurice de Gourdans).
A l’abbatiale d’Ambronay, les vendredi 8 et samedi 9 octobre, Mozart : Vêpres du Confesseur et Requiem sous la baguette de Sigiswald Kuijken et de sa Petite Bande.
Depuis qu’Alain Pons a retraduit Le Courtisan de Castiglione, la sprezzatura est à la mode. Cette fois-ci, c’est La nueva sprezzatura : madrigaux virtuoses italiens 1580-1630. Fontana, de Rore, Caccini, Kapsberger, Lassus, Marini, d’India, Palestrina dans des arrangements de Bovicelli (1594) et Rognoni (1620) et Calestani résonneront avec l’ensemble Abacus, dans la Tour Dauphine, à 17h00, le samedi 9 octobre. Dans le même lieu, le lendemain matin, Yves Rechsteiner interprétera Johann Sebastian Bach au clavecin pédalier : Toccata, adagio et fugue en Do, Sonate en Re, Passacaille en ut, Toccata en Ré, Suite en ré, Chaconne en la. L’après-midi, Gabriel Garrido réveillera les couleurs du Nouveau Monde avec " San Ignacio, l’Opéra perdu des Missions Jésuites de l’Amazonie ", concert en costumes dans l’abbatiale, avec l’ensemble Elyma.
Le vingtième anniversaire du Festival d’Ambronay coïncidant avec celui des Arts Florissants, William Christie dirigera, le dimanche soir 10 octobre, les " Grands Motets Lorrains " d’Henry Desmarets : Usquequo Domine ; Domine ne in fuore ; Lauda Jerusalem. Signalons qu’en ce moment même, se déroulent à Versailles, les " Journées Desmarets " sous la houlette du fameux et efficace Centre de Musique Baroque de Versailles mené d’une main de maître par Jean Duron.
Le samedi 16 octobre, à l’Espace 1500 d’Amberieu-en-Bugey, le festival se termine sur un Bal Renaissance, en costumes d’époque, animé par l’Ensemble Boréades et la Compagnie Talon Pointe.

Festival d’Ambronay :
Renseignements et locations
 : 0474387404
Fax : 0474381093
Mail : fest.ambronay@wanadoo.fr
http://www.fest-ambronay.com




Frédéric Gabriel

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com