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Contrastes tchèques

Normandie
Deauville (Salle Elie de Brignac)
04/26/2008 -  
Antonin Dvorak : Terzetto en ut majeur pour deux violons et alto, opus 74 – Sérénade pour instruments à vent, violoncelle et contrebasse, opus 44
Leos Janacek: Concertino pour piano, deux violons, alto, clarinette, cor et basson – Jeunesse (Mladi) pour sextuor à vents

Amaury Coeytaux, Pauline Fritsch (violons), Lise Berthaud (alto), Nicolas Ferré (clarinette), Julien Desplanque (cor), Frank Sibold (basson), Bertrand Chamayou (piano), Ensemble Initium


Deux compositeurs tchèques étaient à l’honneur du quatrième concert du festival de Pâques de Deauville : Antonin Dvorak et Leos Janacek. L’un romantique et conservateur, doué pour la mélodie facile et les finales sans fin, mais qui n’hésite pas à traverser l’Atlantique pour découvrir le Nouveau monde, l’autre viscéralement attaché à sa Moravie natale mais profondément moderne et audacieux notamment dans ses dernières années, étonnement productives. La modification de l’ordre du programme, bâti initialement autour d’une alternance des deux compositeurs tchèques à chaque pièce devait renforcer le contraste entre modernité et archaïsme.


En effet, la première partie consacrée à Janacek permettait d’entendre tout d’abord par quelques musiciens de l’ensemble Initium son sextuor Jeunesse (1924), composé par un homme de soixante-dix ans pour évoquer ses années à Brno, l’époque où il était enfant de chœur avant d’y devenir professeur d’orgue. D’une belle gaîté, Janacek nous compte des histoires et ces musiciens ont su pleinement les faire vivre, l’équilibre étant en permanence tenu entre les différentes voix, la flûte et le piccolo d’Edouard Sabo étant de premier ordre. Le Concertino (1925), inspiré par quelques animaux de la forêt, paraissait de la même veine, les dialogues s’articulant entre le piano et successivement le cor, la clarinette, les vents et les cordes. Bertrand Chamayou fut souverain en maître des notes pointées et des cadences en réponse aux rythmes fantastiques des volatiles, certains passages du piano faisant curieusement penser à de l’orgue.


Les pièces de Dvorak, à peine antérieur à Janacek, parurent, en regard, d’un intérêt beaucoup plus limité. Dans son charmant Terzetto (1887), composé pour des amis musiciens amateurs, Amaury Coeytaux, Pauline Fritsch et Lise Berthaud, toujours aussi fidèle au festival de Deauville, montrèrent un beau travail de mise en place. Si le scherzo, marqué par des danses populaires, parut moins parfait, le finale fut en revanche bien enlevé. Le concert s’achevait par une Sérénade, de dix ans antérieure mais tout aussi clairement tournée vers le dix-huitième siècle et convenant finalement assez bien à cette soirée deauvillaise, distinguée et printanière. L’ensemble Initium, comportant un contrebasson aussi magnifique que souvent inaudible, fut irréprochable dans cette œuvre aux limites de la musique de chambre, objet privilégié du festival. Les festivaliers furent ravis par son ouverture en forme de marche, très haydnienne et inévitablement reprise dans le finale, marqué par un curieux passage hispanisant, au point d’obtenir en bis la reprise de l’Allegro molto conclusif.


Le site de l’Ensemble Initium



Stéphane Guy

 

 

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