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Feu d’artifice vocal

Lausanne
Salle Métropole
04/18/2008 -  et les 20*, 23 et 25 avril 2008

Georg Friedrich Haendel: Giulio Cesare in Egitto


Andreas Scholl (Giulio Cesare), Elena de la Merced (Cleopatra), Charlotte Hellekant (Cornelia), Max Emanuel Cencic (Sesto), Christophe Dumaux (Tolomeo), Riccardo Novaro (Achilla), Florin Cezar-Ouatu (Nireno), Yannis François (Curio)

Orchestre de Chambre de Lausanne, Ottavio Dantone (direction musicale).
Emilio Sagi (mise en scène), assisté par Curro Carreres, Jesús Ruiz Moreno (décors et costumes), Eduardo Bravo (lumières)

Production de l’Opéra d’Oviedo


Lors de la présentation de sa saison 2008-2009, le directeur de l’Opéra de Lausanne a déclaré, en substance, que sa conception de l’art lyrique donnait la priorité aux voix et qu’il ne voulait pas transformer son théâtre en une institution d’art et d’essai. A peine trois heures plus tard, la première de Giulio Cesare confirmait ses propos, à l’excès serait-on tenté de dire. Eric Vigié en effet a réussi l’exploit de réunir un plateau vocal exceptionnel (comprenant notamment 4 contre-ténors de grand talent) pour le retour à l’affiche, après de longues années d’absence, d’un opéra baroque; la réussite de l’opération aurait été totale si, malheureusement, la mise en scène ne s’était pas résumée à un simple réglage des entrées et des sorties des solistes et des figurants, dans un dispositif terriblement kitsch et manichéen (les Romains en noir et les Egyptiens en blanc). Dans ces conditions, une représentation concertante aurait certainement fait l’affaire. Mais qu’importe finalement, tant les solistes ont rivalisé d’agilité et de bravoure, délivrant un véritable feu d’artifice vocal pour le plus grand plaisir d’un public qui a ovationné le spectacle comme rarement à Lausanne, obligeant les artistes à de multiples rappels.


A tout seigneur tout honneur, il faut commencer par citer Andreas Scholl dans le rôle-titre. Lorsque le chanteur apparaît sur scène, avec sa grande taille et sa forte carrure, et qu’il lance ses premières notes, un frémissement se fait sentir dans la salle, tant l’adéquation entre sa voix et son physique paraît improbable au premier abord. Mais le chanteur séduit par la brillance de sa voix et sa maîtrise des vocalises stratosphériques, incarnant un conquérant profondément humain. Le reste de la distribution atteint les mêmes sommets, avec notamment Elena de la Merced en Cléopâtre et Max Emanuel Cenci en Sesto offrant de superbes moments de chant. Dans la fosse, la prestation de l’Orchestre de Chambre de Lausanne, sous la direction d’Ottavio Dantone, est à l’avenant, même si on peut regretter que la formation manque quelque peu de lustre. Un péché véniel pour une production qui restera sans conteste dans les annales de l’Opéra de Lausanne.




Claudio Poloni

 

 

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