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Romantisme exacerbé

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
04/17/2008 -  
Franz Schubert : Nacht und Träume, D. 827 – Danksagung an den Bach, D. 795 n° 4 – Der Müller und der Bach, D. 795 n° 19 (adaptations Michel Dalberto) – Sonate «Arpeggione», D. 821
Johannes Brahms : Sonates pour violoncelle et piano n° 2, opus 99, et n° 1, opus 38

Henri Demarquette (violoncelle), Michel Dalberto (piano)


Pour leur récital au Théâtre des Champs-Elysées, Henri Demarquette et Michel Dalberto ont choisi les deux Sonates pour violoncelle et piano de Brahms, qu’ils viennent d’enregistrer chez Warner: une par partie, dans l’ordre chronologique inversé. Une musique dont ils exacerbent le romantisme, entre énergie rageuse et abandons lyriques: cela passe souvent, cela casse quelquefois, mais l’essentiel est là – l’élan généreux et le caractère symphonique de certaines pages, tel l’Allegro vivace de la Seconde (1886), sans pour autant négliger l’ambiguïté et l’esprit ironique, comme dans l’Allegretto quasi Menuetto de la Première (1865). Un petit regret, toutefois: dans la nuance forte, l’équilibre entre piano et violoncelle n’est pas toujours satisfaisant, au détriment de ce dernier, même si l’on entend rarement pizzicati aussi sonores dans l’Adagio affettuoso de la Seconde.


Chacune des Sonates était précédée d’un triptyque schubertien: en première partie, trois adaptations de lieder par Michel Dalberto, successivement le mystérieux Nuit et rêves (1825) puis deux extraits de La Belle meunière (1823), Remerciements au ruisseau et Le Meunier et le Ruisseau, où le violoncelle ne se contente pas de reprendre la ligne vocale, mais contribue à évoquer l’élément liquide; en seconde partie, la Sonate «Arpeggione» (1824). Parfois excessivement dramatisés, les mouvements extrêmes bénéficient d’une superbe palette de nuances et de couleurs, à l’image de l’Allegretto final, alternant un refrain d’une grâce nostalgique avec un couplet dansant d’une idéale légèreté, tandis que l’Adagio central atteint une miraculeuse justesse d’expression, soutenue par les graves irréels du piano.


Henri Demarquette et Michel Dalberto ont complété leur disque par un arrangement de la Première sonate pour violon, mais avant une Deuxième danse hongroise dangereusement animée, ils commencent les bis par une transcription du lied Wie Melodien zieht es mir (1886), dont Brahms reprend le thème dans sa Deuxième sonate pour violon, exactement contemporaine de la Seconde sonate pour violoncelle. La même année, Saint-Saëns écrivait Le Carnaval des animaux, dont Le Cygne est sans doute devenu, pour les violoncellistes, ce que la Méditation de Thaïs est aux violonistes: le bis sans lequel aucun récital qui se respecte ne saurait se conclure.




Simon Corley

 

 

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