Back
Le vieux maître au visage impassible Paris Théâtre des Champs-Elysées 04/01/2008 - Franz Schubert : Sonate n° 23 en si bémol majeur, D. 960
Modeste Moussorgsky : Tableaux d’une exposition
Aldo Ciccolini (piano)
Le concert annuel d’Aldo Ciccolini au Théâtre des Champs-Elysées constitue toujours un moment clé de la saison pianistique parisienne. Personnalité à nulle autre pareille, le pianiste franco-italien incarne une probité musicale au-delà des modes et du temps qui passent.
Son sens de l’architecture, du dosage, de l’étagement des plans sonores, offre une clarté et une évidence nouvelles aux œuvres. Son refus de toute sensualité extérieure, de tout emportement, de toute fantaisie confère une sévérité qui ramène à l’essentiel.
Rarement Schubert aura paru si sombre, si lunaire, si profond. Faisant passer la beauté mélodique derrière le poids du son et la verticalité du geste, il donne à la «D. 960» une ampleur exceptionnelle. Dans les Tableaux d’une exposition la narration se développe dans une rigoureuse construction qui en distingue chacun des éléments, et la puissance de la dernière partie («La grande porte de Kiev») est bien présente, mais sans ostentation.
C’est une salle debout qui salue le vieux maître au visage impassible. A l’année prochaine, pour une autre leçon.
Le site d’Aldo Ciccolini, qui ouvrira bientôt !
Philippe Herlin
|