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Beethovéniens?

Paris
Musée d’Orsay
03/29/2008 -  
Vincent d’Indy : Quatuor n° 3, opus 96
Henri Dutilleux : Ainsi la nuit

Quatuor Renoir: Hélène Collerette, Florent Brannens (violon), Fanny Coupé (alto), Emmanuel Gaugué (violoncelle)


Troisième des six week-ends «Portes ouvertes» de Radio France au Musée d’Orsay: chaque samedi à 11 heures, c’est un vaste panorama de l’histoire du quatuor en France, cultivant aussi bien le grand répertoire, de Franck à Dutilleux, que les partitions plus négligées, du chevalier de Saint-Georges à Florent Schmitt.


Pour sa seconde apparition dans ce cycle, le Quatuor Renoir a parcouru successivement ces deux versants, débutant par le rare Troisième quatuor (1929) de Vincent d’Indy. L’intitulé de cette série de concerts, «Beethoven et la musique française», se révèle ici particulièrement pertinent: non seulement l’auteur de la Symphonie cévenole vouait une profonde admiration à son aîné, dont il venait de publier une biographie (1928), mais son ultime quatuor, achevé à l’âge de soixante-dix-huit ans, fut créé par le Quatuor Calvet, grand interprète de l’oeuvre de Beethoven, comme le Quatuor Capet à même époque. Derrière la façade néoclassique, bien dans l’air du temps, de cette seconde période chambriste du compositeur français (Entrée en sonate, etc.), la musique conserve certes une déférence un peu datée au modèle franckiste, comme cet appel initial de trois notes, thème cyclique évoquant, quoique de façon plus inquiète, celui qui ouvre le Concert de Chausson.


Mais les indices beethovéniens n’en abondent pas moins: thèmes interrogatifs à la façon d’un «Muss es sein?», troisième mouvement en forme de Thème varié), et, dans la rare tonalité de bémol, ce Troisième, bien qu’un peu moins long que les deux premiers, ne manque pas d’ampleur (un peu plus d’une demi-heure): deux grands mouvements impairs en demi-teintes, entre sérénité difficilement conquise, tendresse et nostalgie, séparés par un bref Intermède archaïsant, puis un Finale en rondo tour à tour dansant et lyrique, où la vitalité et l’énergie semblent se libérer, avec une verdeur qui rappelle même parfois son élève Albert Roussel.


D’une implication exemplaire pour faire partager au public cette (re)découverte, le Quatuor Renoir, formé de trois musiciens du Philharmonique de Radio France, dont le premier violon solo Hélène Collerette, et d’un violoncelle solo de l’Orchestre de Paris, avait ensuite choisi Ainsi la nuit (1976) de Dutilleux, qui bien que beaucoup plus récent, a très rapidement rejoint les quelques pages essentielles du genre en France. Beethovénien? Pourquoi pas, avec sa manière de s’inscrire dans l’histoire du quatuor par sa volonté de renouveler la forme et le langage. Les Renoir en donnent une interprétation intense et poétique, culminant dans le caractère fantastique de Constellations.


Le site du Quatuor Renoir



Simon Corley

 

 

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