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L’Orchestre National de Belgique à l’heure viennoise

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
02/29/2008 -  et 1er (Gand), 2 (Bruxelles) mars 2008
Alban Berg : Concerto pour violon « à la mémoire d’un ange »
Anton Bruckner : Symphonie n°3

Frank Peter Zimmermann (violon)
Orchestre National de Belgique, Walter Weller (direction)



L’Autrichien Walter Weller fait réviser à l’Orchestre National de Belgique le répertoire viennois. Après Beethoven et Schubert, dont l’intégrale des symphonies se répartit sur deux saisons, voici Alban Berg et Anton Bruckner, dont l’absence, surtout du second, de la première saison du directeur musical de l’orchestre aurait quelque peu étonné.


Une des rares œuvres dodécaphoniques pour violon et orchestre à être entrée au répertoire – celui d’Arnold Schönberg apparaît malheureusement beaucoup plus sporadiquement –, le Concerto « à la mémoire d’un ange » (1935) de Berg réussit magnifiquement à Frank Peter Zimmermann. Il y témoigne d’un sentiment de révolte contenue (la mort prématurée de Manon Gropius donne le ton du second mouvement) mais également d’un lyrisme pur, sans surcharge, qui rendent si poignant ce « requiem » aux atmosphères contrastées. L’archet ne semble jamais toucher les cordes, les timbres sont d’une précision et d’une expressivité sensationnelles, dans les forte comme dans les pianissimi, et le son limpide, fluide, d’une parfaite transparence. En phase avec l’intention du violoniste, l’Orchestre National de Belgique offre un écrin parfait. Séduction sonore et rigueur de la construction caractérisent cette interprétation aboutie qui a su éviter tous les pièges d’un post-romantisme mal assimilé.


Plus encore que dans Berg, l’orchestre affiche une santé réjouissante dans la Troisième Symphonie (1889) de Bruckner. Ceux qui ressentent encore les effets secondaires du traitement opéré par Herreweghe dans la Cinquième la semaine dernière, lecture convaincante bien que bousculant les a priori, ont certainement retrouvé à l’occasion de ce concert un Bruckner plus conforme à la tradition. Il y a de la puissance, de la densité mais également de la plénitude dans cette prestation qui témoigne d’une belle maîtrise des grandes lignes brucknériennes. Les tempi sont justes, ne compromettant jamais la progression du discours, les plans sonores sont suffisamment étagés, les phrasés se déploient avec évidence, grâce en particulier à des cordes inspirées, tandis que les cuivres, claquant tel un drapeau au vent, participent au sentiment écrasant de grandeur. La lecture sereine de Walter Weller, à l’image de sa direction économe en gestes superflus, révèle une sincère sensibilité pour le Maître de Saint-Florian.


Weller, l’Orchestre National de Belgique, Bruckner : un trio qui fonctionne parfaitement, et que l’on souhaite retrouver la saison prochaine.





Sébastien Foucart

 

 

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