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Triple concours

Paris
Comédie des Champs-Elysées
02/18/2008 -  

Dimitri Chostakovitch : Largo et Allegretto du Trio avec piano n° 2, opus 67
Trio Con Spirito: Tatiana Kolesova (piano), Pavel Milyukov (violon), Georgy Kolesov (violoncelle)
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Pezzo cappricioso, opus 62
Adam Krzeszowiec (violoncelle), Piotr Salajczik (piano)
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Valse-Scherzo, opus 34
Sergey Malov (violon), Haruko Ueda (piano)
Mstislav Rostropovitch : Humoresque, opus 5
Kaori Yamagami (violoncelle), Haruko Ueda (piano)
Philippe Hersant : Trio avec piano «Variations sur la sonnerie de Sainte-Geneviève-du-Mont»
Trio Atanassov: Pierre-Kaloyann Atanassov (piano), Perceval Gilles (violon), Sarah Sultan (violoncelle)
Eugène Ysaÿe : Sonate n° 3 «Ballade», opus 27 n° 3
Hrachya Avanesyan (violon)
Eugène Ysaÿe : Caprice d’après l’Etude en forme de valse (opus 52 n° 6) de Saint-Saëns
Jae-Won Lee (violon), Haruko Ueda (piano)
Henri Dutilleux : Trois strophes sur le nom de Sacher
Norbert Anger (violoncelle)
Maurice Ravel : Modéré et Pantoum du Trio avec piano
Trio Con Fuoco: Samuel Parent (piano), Sullimann Altmayer (violon), Gauthier Herrmann (violoncelle)


Sous la présidence et la direction artistique de Radu Blidar, la première édition du Concours Vibrarte s’est tenue du 12 au 17 février Salle Adyar. Alors même que le nombre des compétitions internationales ne cesse de s’accroître, le violoniste d’origine roumaine n’en estime pas moins que les jeunes musiciens «éprouvent le besoin de se faire entendre par des professionnels du meilleur niveau, d’aller à la rencontre du public classique et d’être accompagnés dans la réalisation de leurs projets».


Mais ce coup d’essai, qui n’a vu le jour que grâce au mécénat privé, montre que l’ambition d’ouvrir chaque année la compétition à trois disciplines différentes n’est pas démesurée. On le doit sans doute à la sagacité des jurys, tous trois sous la responsabilité du violoniste autrichien Michael Frischenschlager, président du Concours Fritz Kreisler (Vienne), qui, après une présélection parmi plus de deux cents inscrits âgés de moins de vingt-six ans et originaires d’une trentaine de pays, ont entendu cinquante-huit candidats, dont vingt se sont qualifiés pour la finale.


Le concert des lauréats aura permis d’entendre les dix titulaires de récompenses, à l’exception de l’Américain Bartholomew Lafollette (vingt-trois ans), «prix spécial» de violoncelle, qui se partagent 37 000 euros de prix. Dans la parfaite acoustique de la Comédie des Champs-Elysées, réplique intimiste du Théâtre attenant, la soirée a affiché complet, pas même gâchée par une présentation accumulant les bourdes («On a bien entendu ces cloches», alors que le Trio Atanassov vient de quitter la scène) et persévérant avec application dans les prononciations erronées, comme «fueco» au lieu de «fuoco».).


Dans la section «violon», c’est l’Arménien Hrachya Avanesyan (vingt-et-un ans), élève d’Igor Oïstrakh et Augustin Dumay au Conservatoire royal de Bruxelles, qui remporte le premier prix, offrant une Troisième sonate «Ballade» d’Ysaÿe (1923) plus soucieuse de fougue tzigane que de sonorités confortables, mais témoignant d’une superbe technique. Le deuxième prix revient à Jae-Won Lee (vingt-et-un ans), troisième prix en 2004 au Concours Rodolfo Lipizer (Gorizia): issue du Conservatoire national supérieur de musique de Paris (CNSMDP), élève de Radu Blidar, Jean Lenert et Jean-Jacques Kantorow, la Coréenne séduit davantage, mais se révèle un peu moins sûre dans le Caprice d’après l’Etude en forme de valse de Saint-Saëns (1887) d’Ysaÿe. En revanche, le troisième prix, le Russe Sergey Malov (vingt-quatre ans), formé à Saint-Pétersbourg, Salzbourg et Madrid par les Zehetmair, Igor Ozim et Thomas Riebl, en fait un peu trop et déçoit par une intonation irrégulière dans la Valse-Scherzo (1877) de Tchaïkovski: occasion de prêter l’oreille au remarquable piano de Haruko Ueda, l’une des accompagnatrices «officielles» du concours, qui se paie ici le luxe de jouer par cœur...


Le premier prix de violoncelle a été attribué à l’unanimité à Norbert Anger (vingt ans): élève de Wolfgang Emanuel Schmidt à Berlin, l’Allemand fait forte impression – en solo, comme son alter ego violoniste – par sa prise de risque et par son ton véhément, ample et généreux dans les Trois strophes sur le nom de Sacher (1976) de Dutilleux, l’un des six membres du comité d’honneur du concours. Il est suivi par deux seconds prix ex-æquo, de fait assez difficiles à départager: le Polonais Adam Krzeszowiec (vingt ans), troisième prix en 2007 au Concours Witold Lutoslawski (Varsovie), évite la plupart des pièges du Pezzo capriccioso (1887) de Tchaïkovski; plus solide mais moins puissante, la Canadienne Kaori Yamagami (vingt-cinq ans), quatrième prix en 2005 au Concours Rostropovitch (Paris), élève de Paul Katz et Frans Helmerson au Curtis institute, à Boston et à Cologne, fait face à la redoutable Humoresque, pièce du jeune Rostropovitch, dont la virtuosité paganinienne se coule dans un langage hérité de son maître Prokofiev.


Si les compétitions de violon et de violoncelle ne manquent pas, celles confrontant les trios avec piano sont évidemment beaucoup plus rares. Laissé à la liberté des interprètes, le choix des œuvres pour le concert des lauréats, dédié à la mémoire de Marius Constant, aura certainement satisfait Radu Blidar, qui entend en effet «promouvoir la musique française» ainsi que la musique des XXe et XXIe siècles.


Le jury a décerné le premier prix aux Russes du Trio Con Spirito, fondé en décembre 2006 au Conservatoire Tchaïkovski par Tatiana Kolesova, troisième prix en 2004 au Concours de Pretoria et quatrième prix en 2005 au Concours Arthur Rubinstein (Tel Aviv), Pavel Milyukov et Georgy Kolesov: une causticité glaciale qui fait mouche, quoique au détriment de la précision, dans les deux derniers mouvements du Second trio (1944) de Chostakovitch, même s’il est difficile de ne pas se demander comment cette formation s’illustre par ailleurs dans le répertoire classique ou romantique. Les deuxième et troisième prix couronnent des formations françaises: formé dès 1998 au Conservatoire national de région de Paris (voir ici), le Trio Con fuoco fait preuve, dans les deux premiers mouvements du Trio (1914) de Ravel, d’une belle qualité instrumentale et expressive, malgré un violoncelle un peu en retrait; constitué en janvier 2007 au CNSMDP où il étudie encore avec Itamar Golan, le Trio Atanassov – du nom de son pianiste, Pierre-Kaloyann Atanassov, associé à Perceval Gilles et à Sarah Sultan – convainc notamment par la prestation de la violoncelliste dans le Trio «Variations sur la sonnerie de Sainte-Geneviève-du-Mont» (1998) de Philippe Hersant.


Rendez-vous en février 2009 pour la deuxième édition du Concours Vibrarte, dont on sait d’ores et déjà que, dotée de 45 000 euros de prix, elle sera consacrée au violon, au piano et au chant.


Le site du Concours Vibrarte
Le site du Trio Con fuoco



Simon Corley

 

 

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