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Trois en un

Paris
Théâtre de la Ville
01/26/2008 -  
Antonio Vivaldi : Concerto pour violon en si bémol, RV 372 (*) – Concerto ripieno en ut, RV 114 (*)
Johann Sebastian Bach : Concerto pour violon en ré mineur, BWV 1052 (*)
Ludwig van Beethoven : Variations Salieri, WoO 73
Franz Schubert : Der stürmische Morgen et Die Nebensonnen (extraits de «Winterreise»), D. 911 n° 18 et n° 23 – Der Atlas (extrait de «Schwanengesang»), D. 957 n° 8 (transcriptions Franz Liszt) – Sonatine pour violon et piano n° 2, D. 385
Richard Wagner : Mort d’Isolde (transcription Franz Liszt)
Sofia Goubaïdoulina : Chaconne
Johannes Brahms : Sonate pour violon et piano n° 2, opus 100
Niccolo Paganini : Final du Concerto pour violon n° 2 «La Campanella», opus 7 (arrangement Fritz Kreisler)

Gli Incogniti: Amandine Beyer, Alba Roca, Flavio Losco (violon), Marta Paramo (alto), Marco Ceccato (violoncelle), Baldomero Barciela (violone), Maude Gratton (clavecin) (*) – Alena Baeva (violon), Plamena Mangova (piano)


Trois concerts en un: alors qu’au même moment, la biennale de quatuors à cordes à la Cité de la musique avait tout pour exercer une forte attirance sur l’amateur de musique de chambre, le public du Théâtre de la Ville a de nouveau plébiscité cette formule à succès, associant cette fois-ci trois jeunes femmes dont la carrière est déjà lancée sous les meilleurs auspices, Amandine Beyer, Plamena Mangova et Alena Baeva.


Depuis 2006, la violoniste aixoise réunit autour d’elle des musiciens au sein de l’ensemble Gli Incogniti, du nom d’une académie vénitienne du XVIIe: un simple quintette à cordes et un clavecin font donc l’affaire aussi bien dans Vivaldi – Concerto en si bémol (RV 372) et Concerto ripieno en ut (RV 114) – que dans Bach – versions pour violon du Concerto pour clavier en ré mineur (BWV 1052) et, en bis, du Largo du Concerto pour clavier en fa mineur (BWV 1056). Même si elle ne manque pas de projection, les caprices et la liberté du prêtre roux lui réussissent mieux que la profondeur et l’expression du cantor, mais dès que celui-ci mène la danse (Allegro conclusif), cette légèreté et cette transparence deviennent autant d’atouts.


La pianiste bulgare, deuxième prix au Concours Reine Elisabeth l’an passé après un troisième prix au Concours de Santander en 1998, a choisi un programme original, tournant d’abord autour du chant: Variations (1799) de Beethoven sur le duo «La stessa, la stessissima» de Falstaff de Salieri, puis trois lieder (1827-1828) de Schubert et Mort d’Isolde (1865) de Wagner transcrits par Liszt (1839/1867). Une envie de jouer qui donne vie à une œuvre somme toute mineure de Beethoven, un tempérament qui balaie tout sur son passage dans les tempêtes de Schubert magnifiées par Liszt (Le Matin d’orage, Atlas), mais qui, au-delà de cette débauche d’énergie, laissent plus perplexe lorsqu’il faut chanter, aussi bien dans Les Soleils fantômes de Schubert/Liszt – curieusement baptisés Regrets dans la notice distribuée aux spectateurs – que dans Wagner. Technique et puissance ne sont cependant pas de trop pour aborder la Chaconne (1962) de Goubaïdoulina: une conclusion presque… lisztienne dans cette pièce qui évoque pourtant aussi bien Bach que Bartok. En bis, le Nocturne, quatrième des six Pièces lyriques du cinquième cahier (opus 54, 1891) de Grieg, révèle cependant une belle sensibilité.


Plamena Mangova a obtenu un deuxième prix en duo violon/piano au Concours Vittorio Gui en 2003 avec la violoniste allemande Alissa Margulis, mais c’est ici avec Alena Baeva qu’elle se produisait. Bien qu’elle ait déjà joué à Paris, la violoniste russe est sans doute la moins connue des trois artistes de cette après-midi: née au Kirghizistan, d’origine kurde, elle a effectué ses études au Kazakhstan et au Conservatoire Tchaïkovski, avant de travailler avec Shlomo Mintz. Elle a d’ores et déjà remporté le premier prix du Concours Wieniawski à l’âge de seize ans (2001), puis a été finaliste du Concours Reine Elisabeth (2005) et s’est imposée au Concours de Sendai (2007). Tout concourait à laisser présager une forte personnalité, de même que sa partenaire bulgare, d’autant qu’elle avoue parmi ses hobbies, le tir à l’arc… et le piano. C’est cependant non seulement une sonorité pure et ténue que l’on entend dans la Deuxième sonatine (1816) de Schubert et dans la Deuxième sonate (1887) de Brahms, mais une nature plutôt réservée et effacée, même si l’arrangement par Kreisler du final du Second concerto «La Campanella» (1826) de Paganini montre sa capacité à conjuguer virtuosité et bon goût. En bis, la Mélodie, dernier volet du triptyque Souvenir d’un lieu cher (1878) de Tchaïkovski, lui convient idéalement.



Simon Corley

 

 

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