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Plaidoyer convaincant

Paris
Salle Pleyel
01/23/2008 -  et 24* janvier 2008
Igor Stravinski : Symphonie de psaumes
Serge Rachmaninov : Symphonie n° 2, opus 27

Chœur de l’Orchestre de Paris, Didier Bouture & Geoffroy Jourdain (chefs de chœur), Orchestre de Paris, Marin Alsop (direction)


Régulièrement invitée par l’Orchestre de Paris voici quelques années (1998, 2000, 2001), Marin Alsop y avait essentiellement dirigé de la musique de son pays. Pour sa première apparition dans la capitale depuis près de sept ans, l’Américaine, devenue entre-temps chef principal de l’Orchestre de Bournemouth (2002) et, depuis septembre dernier, directeur musical de l’Orchestre symphonique de Baltimore, s’est pliée à la thématique russe de la saison de l’Orchestre de Paris.


Dans la Symphonie de psaumes (1930) de Stravinski, davantage que sur le néoclassicisme du propos, elle met l’accent sur le caractère expressif de cet in memoriam Diaghilev, y compris dans la fugue (deuxième mouvement) que l’on entend d’ordinaire sous un jour plus distant et austère. Un parti pris plus extérieur que mystique ou recueilli, qui s’accorde avec la masse sonore impressionnante du Chœur de l’Orchestre de Paris mais qui souffre parfois de la difficulté à résoudre les problèmes d’équilibre posés par une riche polyphonie ainsi que par un effectif instrumental et vocal peu habituel.


Moins d’un quart de siècle plus tôt, c’est un tout autre univers que celui de la Deuxième symphonie (1907) de Rachmaninov. De ses trois symphonies, c’est sans doute la plus connue, ou, plus exactement, la moins négligée, la vogue étant toutefois actuellement aux Danses symphoniques. Dès lors, elle n’apparaît guère à l’affiche, et encore – hormis Paavo Järvi et le Philhar’ en mai 2005 – le doit-on principalement à l’Orchestre de Paris, avec Eschenbach en avril 2003, mais aussi avec Bychkov en mars 1990, qui avait également choisi de l’accompagner d’une œuvre de Stravinski (Noces, en l’espèce). Il serait tentant de penser que cette rareté tient à sa durée (exactement une heure, pour peu qu’aucune coupure ne soit pratiquée), mais elle se situe pourtant dans la moyenne d’une symphonie de Bruckner et de Mahler ou même de certaines de Chostakovitch. Les mélodies se déploient avec générosité mais sans dégouliner, et la pâte sonore, avec près de soixante-dix cordes, possède une rondeur confortable, sans peser excessivement pour autant. Jamais suspect de vulgarité ou de complaisance, l’ensemble possède à la fois ampleur, vigueur et chaleur, laissant s’épanouir les extatiques longueurs de l’Adagio. Bref, Marin Alsop offre un plaidoyer convaincant en faveur de cette imposante partition.


Le site de Marin Alsop



Simon Corley

 

 

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